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Mis à jour le 15.09.2023

Incendie du car-carrier Fremantle Highway au large de l’île d’Ameland, mer du Nord (Pays-Bas)
Juillet 2023

Le 25 juillet 2023, le car-carrier Fremantle Highway, navire avec 3 784 dont 498 véhicules électriques (contre 2 857 et 25 initialement annoncé), quitte Bremerhaven (Allemagne) vers 14h30 à destination de l’Egypte. Or, vers 21h30 alors situé au large de l’île d’Ameland (Pays-Bas), un incendie s’est déclaré sur le pont de chargement. L’équipage a tenté d’éteindre le feu mais en vain lequel s’est propagé au reste du navire. Un membre d’équipage est décédé et 16 autres ont été soignés à l’hôpital pour des problèmes respiratoires.

Causes de l’accident

  • Le feu s’est déclaré sur le pont de chargement et s’est propagé au reste du navire. Un porte-parole des gardes-côtes a déclaré que tous les scénarios étaient pris en compte. La cause de l’incendie n’est à ca jour pas encore été déterminée.
  • Cependant, l’hypothèse d’un départ de feu lié à la présence de voitures électriques à bord ne peut être écarté. Par ailleurs, la fluctuation des chiffres de véhicules électriques à bord pose question. Ce risque est bien connu dans le transport maritime de véhicules et pourrait expliquer l’importance de l’incendie et la complexité à le maîtriser depuis plusieurs jours.

Type de pollution

  • Pollution atmosphérique due aux fumées

Principaux enjeux

Humains

  • Sur les 23 membres de l’équipage, une personne décédée et 16 blessés pris en charge pour des problèmes respiratoires

Environnemental

  • L’événement s’est déroulé dans la région écologiquement sensible de la mer des Wadden considérée comme le plus grand système mondial ininterrompu de vasières et de bancs de sable à marée
  • Parmi les agences impliquées dans la réponse figure le Rijkswaterstaat, qui fait partie du ministère néerlandais de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau, celui-ci a indiqué être étroitement impliqué dans la situation et a fait tout ce qu’il pouvait pour limiter les dommages environnementaux

Economique

  • Le navire transporte près de 3 000 véhicules, autant de dommages matériels qui devront être expertisés et pris en compte par les assurances.

Juridique

  • Le navire battant pavillon panaméen, ce sont les autorités panaméennes qui sont principalement chargées d’enquêter sur la cause de l’incendie mais cela se fait en collaboration avec l’OVV (Office néerlandais de la sécurité) qui a lui aussi ouvert une enquête exploratoire sur l’incendie

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Cet accident majeur met en lumière une fois encore les risques d’incendie à bord des navires rouliers et des faibles moyens disponibles pour lutter contre ce type de sinistre.
  • La quantité d’informations sur la réalité de la cargaison dont dispose la garde-côtière néerlandaise pose question : de 2 857 véhicules dont 25 électriques l’opérateur révèle finalement 3 783 dont 498 électriques.

Détails de l’événement

  • 25.07.2023
    • Le Fremantle Highway, navire avec 2 857 voitures à bord dont 25 véhicules électriques, a quitté Bremerhaven (Allemagne) vers 14h30 à destination de l’Egypte.
      • Or, vers 21h30 alors au large de l’île d’Ameland (Pays-Bas), un incendie s’est déclaré sur le pont de chargement. L’équipage a tenté d’éteindre le feu mais en vain lequel s’est propagé au reste du navire.
      • Un membre d’équipage est décédé et 16 autres ont été soignés à l’hôpital pour des problèmes respiratoires.
    • Les garde-côtes et les services d’urgence sont alertés peu avant minuit d’un incendie majeur à bord du transporteur de voitures. Selon les premières informations, le navire est chargé de 2 857 voitures à bord, dont 25 véhicules électriques.
  • 26.07.2023
    • 05h23 : Les 23 membres d’équipage sont évacués. Le navire est actuellement située à environ 27 km au Nord de la côte d’Ameland. Il y a toujours un incendie à bord. Plusieurs services d’urgence sont toujours présents à proximité.
    • 9h06 : Le navire est toujours en feu. Le navire de récupération Hunter dispose d’une connexion d’urgence au navire et le maintient dans une position contrôlée. Plusieurs parties dont des sociétés de sauvetage et Rijkswaterstaat travaillent sur un plan d’action pour limiter au maximum les dégâts.
    • 11h00 : AIS éteint, la situation est inchangée. Il y a encore beaucoup de fumée. Un plan d’action est en cours d’élaboration. Divers scénarios sont en cours d’élaboration. La cause de l’incendie est encore inconnue.
    • 12h59 : Le Guardian et le Nordic essaient de refroidir les côtés du navire avec des extincteurs. Le feu à bord ne peut pas encore être éteint.
    • 14h25 : Une société de sauvetage a amené des spécialistes au remorqueur Guardian. Il s’agit d’étudier les possibilités d’établir une connexion de remorquage. La connexion actuelle au remorqueur Hunter est une connexion d’urgence pour maintenir le navire en place. Il ne peut pas être utilisé pour remorquer le navire.
    • 15h00 : L’objectif principal des sauveteurs est de sauver le navire du naufrage, afin d’éviter une pollution massive, ont déclaré les autorités néerlandaises. En d’autres termes, ils ne peuvent pas verser trop d’eau sur le navire, car cela entraînerait une perte de stabilité. Ou bien ils pourront le faire après avoir réussi à contrôler la stabilité du navire. Sinon, ils devront attendre et contrôler ce qu’ils peuvent, jusqu’à ce que tout ce qui est en feu s’éteigne. Le navire est à la dérive.
    • « L’incendie pourrait durer encore quelques jours », a indiqué une porte-parole des gardes-côtes néerlandais à l’AFP, précisant que l’équipe des secours chargée d’éteindre le feu ne pouvait pas encore le faire car le navire n’était pas encore stabilisé.
    • Le Guardian, un remorqueur de haute mer de 10 900 ch de l’armateur néerlandais Multraship towage & salvage, est sur place pour essayer de sécuriser la ligne de remorquage avec le Hunter alors que le navire menace de couler.
  • 27.07.2023
    • 7h20 : Le remorqueur Hunter dispose toujours de la connexion d’urgence à la Fremantle Highway. Le feu à bord est toujours allumé. Plusieurs navires sont présents à proximité du Fremantle Highway. Des spécialistes de la société de sauvetage sont également à bord du remorqueur Guardian. Plus tard dans la matinée, l’avion des garde-côtes volera à nouveau pour garder un œil sur le navire et la situation.
    • Les garde-côtes néerlandais ont une nouvelle fois souligné les craintes suscitées par la pratique habituelle de lutte contre l’incendie consistant à déverser des quantités massives d’eau sur un objet en feu – cela pourrait entraîner une perte de stabilité et un chavirement, ainsi qu’une pollution à grande échelle. Les sauveteurs ne savent pas si le feu est concentré sur les ponts au-dessus de la ligne de flottaison ou s’il s’est propagé aux ponts sous la ligne de flottaison.
    • Les sauveteurs s’en tiennent au seul plan raisonnable et sûr, compte tenu des circonstances – faire tout ce qui est possible pour maintenir le navire stable, essayer d’atténuer l’incendie dans la mesure du possible, et surveiller la situation, en premier lieu l’état et la stabilité du navire.
    • 12h59 : Un clip audio du trafic VHF entre les services de secours circule dans les médias. Ce sont des conversations opérationnelles. L’élaboration et l’interprétation de cela donne une représentation incorrecte dans certains rapports selon la garde-côte néerlandaise. Un capitaine décide d’évacuer ou non le navire. Le fait qu’il soit dit « nous n’allons pas faire ça maintenant » n’est pas une décision, mais un résumé des consultations entre le capitaine et la Garde côtière.
    • 16h22 : encore beaucoup de développement de fumée provenant de l’incendie à bord
    • 17h13 : l’avion de la garde côtière a pris de nouvelles images du navire, dommages au navire visibles mais aucune fissure ou trou n’a été constaté
    • 17h45 : Le courant change de direction et ce moment est utilisé pour tourner le Fremantle Highway et qu’il dérive vers l’Est avec l’appui d’un remorqueur. Le navire est maintenu entre les voies de navigation par le remorqueur afin que le trafic maritime puisse passer à une distance de sécurité. Dans cette zone, le navire peut flotter « librement » sans obstacles. La distance à la côte reste donc d’environ 16 km. Auparavant, le navire dérivait vers l’Ouest de manière contrôlée. La direction de dérive la plus favorable est déterminée sur la base de la direction du courant et du vent.
    • 18h54 : la garde-côte néerlandaise demande de ne pas utiliser le numéro de téléphone opérationnel du Centre de la Garde côtière pour toute question et suggestion concernant l’incendie à bord du navire. Elle déclare que bien que bien intentionnée, l’opération en est affectée et entrave toute ligne d’urgence.
    • 18h55 : Le remorqueur Fairplay 30 a repris la connexion d’urgence du Fremantle Highway depuis le Hunter. La nouvelle connexion d’urgence est plus solide que la précédente. La situation est toujours stable. L’intensité du feu semble avoir diminué par rapport à hier, mais il y a encore beaucoup de développement de fumée. Plusieurs unités surveillent la situation sur place.
  • 28.07.2023
    • Le japonais K Line, l’opérateur du transporteur de voitures a révélé qu’il y avait en fait près de 498 véhicules électriques à bord du navire. Le chiffre est bien plus élevé que la première estimation et semble augmenter la probabilité qu’une batterie lithium-ion dans un véhicule électrique soit à l’origine de l’incendie ou ait contribué à sa gravité.
    • Selon les chiffres de K Line, il y a 3 783 véhicules au total à bord du navire, tous neufs (dont des BMW et des Mercedes) et il n’y avait aucun véhicule d’occasion à bord et comprendrait finalement 498 véhicules électriques
    • 11h55 : la Garde côtière réitère sa demande de ne pas appeler le numéro d’urgence et/ou le numéro opérationnel pour des questions, des commentaires et des suggestions concernant l’incendie à bord. Bien que bien intentionnée, l’opération en souffre et gêne toute ligne de secours.
    • 16h51 :
      • Dans le courant de la matinée, il s’est avéré que la température à bord a fortement baissé. Le feu fait toujours rage mais diminue. La fumée diminue également. Cette baisse de température a créé une situation plus sûre pour l’embarquement des sauveteurs. Les équipes de récupération sont donc montées à bord.
      • Les sociétés de récupération ont réussi à établir une nouvelle connexion de remorquage plus robuste via le toit du navire. Cela facilite le déplacement du navire et le garde sous contrôle. Les sauveteurs ne sont pas restés à bord et le Rijkswaterstaat étudie différents scénarios pour déterminer les prochaines étapes.
      • Le Fremantle Highway est actuellement située à 23 km au Nord de Terschelling, entre les routes maritimes.
      • 23h53 : Grâce à la connexion de remorquage renforcée, le Fremantle Highway pourra être remorqué vers un nouvel ancrage temporaire dès que le développement de la fumée et les prévisions météorologiques le permettront.
      • Les sociétés de récupération ont réussi à monter à bord via le Multrasalvor 4.
  • 29.07.2023
    • Dans la nuit du 28 au 29 juillet, le Fremanlte Highway s’est de nouveau déplacé un peu vers l’Est. Cela s’est produit de manière contrôlée, accompagné du Fairplay 30. Le navire est actuellement située à 18 km au Nord de Terschelling.
    • Ce matin, la connexion de remorquage entre le Fairplay 30 et le Fremanlte Highway a été rompue, mais les sociétés de récupération ont rapidement rétabli la connexion de remorquage.
    • En plus du Fairplay 30, d’autres navires sont actuellement sur place : gardien (dormeur), navire de sauvetage Multrasalvor 4, remorqueur Hunter, navire de contrôle du pétrole Arca RIB. Ces navires restent près de la route du Fremantle pour surveiller la situation, y compris lors du déplacement du navire.
    • Rijkswaterstaat et les sociétés de sauvetage ont commencé les préparatifs pour remorquer le cargo vers une autre zone. La Garde côtière guide les expéditions environnantes afin qu’elles éprouvent le moins de nuisances possible.
    • 21h48 : Post X (Twitter) de Rijkswaterstaat qui coordonne le sauvetage du navire « En raison du vent actuel du Sud-Ouest, il n’est pas possible de remorquer le Fremantle Highway pour le moment ».
  • 30.07.2023
    • 17h51 : Post X (Twitter) de Rijkswaterstaat « Le remorquage du Fremantle Highway a commencé en début d’après-midi. La fumée du cargo a considérablement diminué et la combinaison de sauvetage Multraship et Smit Salvage en a immédiatement profité ».
  • 31.07.2023
    • Le Fremantle Highway est en route vers un emplacement temporaire. Le navire devrait parcourir encore 18 miles (33 km) jusqu’au site temporaire prévu (à 16 km au Nord d’Ameland et de Schiermonnikoog). L’heure d’arrivée dépend toujours fortement de la météo, de la fumée, du courant et de la marée. Le cargo est remorqué lentement et de manière contrôlée par 2 remorqueurs.
    • 12h45 : Le Fremantle Highway est arrivé à son emplacement temporaire. Le remorquage s’est déroulé sans aucun problème. Le courant ayant coopéré pendant la deuxième partie du remorquage a permis de naviguer plus rapidement que prévu. Le développement de la fumée du cargo est également resté minime tout au long de la route de remorquage.
      • Deux remorqueurs ont commencé le trajet de 66 km hier après-midi et sont arrivés à l’emplacement temporaire vers 11h30.
      • L’approche consiste à ancrer le navire. Dès que cela est possible, une équipe de la combinaison de récupération embarquera pour effectuer une inspection. Le navire reste attaché aux remorqueurs et le navire de contrôle du pétrole Arca reste également à proximité.
      • Le port final n’est pas encore connu. Cela dépend en partie de la situation à bord du cargo, des conditions météorologiques attendues et d’un port disponible avec les bonnes installations.
  • 1er août
    • Le navire est actuellement ancré, à 16 km au-dessus de Schiermonnikoog et Ameland. Ce nouvel emplacement temporaire offre à Rijkswaterstaat, à la Garde côtière et aux sociétés de sauvetage coopérantes une meilleure position de départ, qui convient aux différents scénarios et aux conditions météorologiques attendues. Les autres trafics maritimes en sont également moins touchés.
    • Le navire est relié à un remorqueur et est également surveillée par l’Arca et les garde-côtes survolent régulièrement le lieu.La situation à bord du cargo est stable. Rien n’indique que l’incendie fasse toujours rage. Le navire est également intact sous la ligne de flottaison et ne l’incline pas. Une équipe de spécialistes de la combinaison de récupération a effectué une inspection initiale. Les sociétés de récupération travaillent sur un plan d’action pour remorquer le cargo à son emplacement final et récupérer.
    • Le port final n’est pas encore connu. Cela dépend en partie de la situation à bord du cargo, des conditions météorologiques attendues et d’un port disponible avec les bonnes installations. Des consultations ont lieu constamment avec toutes les parties concernées sur l’endroit où le navire devrait aller et quand le mouvement peut commencer.
  • 2 août
    • Après consultation de toutes les parties concernées, le ministre Harbers de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau a décidé que le cargo Fremantle Highway serait remorqué jusqu’à Eemshaven. Eemshaven est le port le plus approprié en raison de sa courte distance (64 km), de la détérioration des conditions météorologiques, de l’infrastructure existante et des installations que le port offre pour les prochaines étapes du sauvetage du navire. En gardant le trajet de remorquage le plus court possible, les risques sont limités.
    • L’heure de départ et d’arrivée du navire dépend fortement de la météo, du courant et de la marée. Le départ du lieu actuel est prévu le jeudi matin 3 août 2023.
    • La situation à bord du cargo est toujours stable. La majeure partie du navire a maintenant été inspectée et rien n’indique qu’il y ait encore un incendie.
  • 3 août
    • Vers 5 heures du matin le remorquage du Fremantle Highway vers Eemshaven a commencé. La situation à bord du cargo est toujours stable. Pendant le trajet de remorquage, des experts sont à bord du navire pour surveiller en permanence son état. Le Guardian of the Coast Guard et le navire d’intervention pétrolière Arca de Rijkswaterstaat accompagnent le voyage. L’heure d’arrivée du navire dépend de la météo, du courant et de la marée.
    • Par mesure de sécurité, un écran conducteur d’huile est placé autour du navire pour limiter toute contamination.
    • 15h30 : Le Fremantle Highway est amarré au quai d’Eemshaven. Le voyage vers le port s’est déroulé sans aucun problème. Maintenant, le propriétaire du navire reste responsable de la manutention ultérieure de la cargaison et de tout ce qui va avec. Rijkswaterstaat n’a plus de rôle dans la suite du traitement de l’incident mais reste responsable de la qualité de l’eau.
    • Si nécessaire, un écran conducteur d’huile sera placé autour du navire pour limiter toute contamination. Les partenaires impliqués (y compris Groningen Seaports, la Région de sécurité de Groningue (link is external) et la municipalité de Het Hogeland) sont en contact étroit les uns avec les autres au sujet de la suite à donner à cet incident.
  • 10 août
    • Après de nombreuses inspections, une grande partie supérieure du navire et la cargaison qui s’y trouvait ont été gravement endommagés. Cependant, les quatre ponts inférieurs sur les 11 semblent relativement intacts soit un millier de véhocules dont environ 250 véhicules électriques.
    • Dans les prochains jours, un plan sera élaboré sur la manière de faire descendre les véhicules encore mobiles et le pétrole sera pompé du navire ce qui réduira considérablement le risque de catastrophe environnementale.
    • Les moteurs du navire fonctionnent toujours puisqu’ils ont redémarré. Cependant, le navire a de la place au port jusqu’à la mi-octobre.
    • L’Office néerlandais de la sécurité (OVV) a ouvert une enquête exploratoire sur l’incendie. L’accent est mis sur l’assistance. Le conseil mènera des entretiens avec les personnes impliquées. Il sera ensuite décidé si des recherches approfondies sont nécessaires.
    • Étant donné que le Fremantle Highway battait pavillon panaméen, les autorités panaméennes sont principalement chargées d’enquêter sur la cause de l’incendie. Cela se fait en collaboration avec l’OVV.
  • 15 août
    • Le feu s’est a priori déclaré sur le huitième pont du navire, selon Peter Berdowski, patron de la société de sauvetage Royal Boskalis Westminster.
    • Même si la cause exacte de l’incendie est encore inconnue, la théorie de la voiture électrique ne tient plus. La récente inspection a permis de montrer que les ponts inférieurs sont pratiquement intacts et que les conteneurs dans lesquels étaient stockés les véhicules électriques sont en bon état.
    • En revanche, il explique que les ponts supérieurs, sur lesquels il n’y avait pas de voitures électriques, « sont tellement endommagés qu’il est difficile d’y marcher ». Les voitures qui s’y trouvent sont carrément « soudées au sol ». De quoi mettre quasiment hors de cause les voitures électriques. Les experts continuent de s’activer pour déterminer l’origine précise de l’incendie.
  • 19 août
    • Les sociétés Boskalis et Multraship, en charge des opérations de sauvetage du roulier, ont démarré les opérations de déchargement des 3 784 véhicules se trouvant à bord. L’opération est prévue pour durer plusieurs jours, puisqu’elle nécessite de prendre quelques précautions avec ces véhicules. 
    • Après les premières inspections réalisées à partir du 11 août 2023 sur le navire, les équipes de sauvetage ont lancé les premières opérations de récupération des véhicules en bon état. Cette phase devrait durer un peu plus d’une semaine, selon les premières estimations des équipes.
    • Sur les 3 800 véhicules embarqués lors du départ du carg7o, les premières estimations indiquaient qu’entre 900 et 1 000 véhicules étaient encore jugés en bon état à bord. Ces véhicules se situaient tous sur les ponts inférieurs (de 1 à 4), qui ont été épargnés par les flammes grâce à l’absence de cargaison au pont 5. Ce pont vide a joué un rôle de pare-flamme alors que l’incendie faisait rage à bord.
    • Les équipes de sauvetage ont installé directement à bord du cargo incendié un poste de lavage temporaire. Cette étape de nettoyage doit permettre de s’assurer qu’aucune pollution, relative à l’incendie et ses fumées toxiques, contamine les sols du port. Les eaux usées de cette station de lavage improvisée sont ensuite collectées et éliminées, sans risque de contamination. Les équipes de sauvetage prennent des précautions pour éviter tout nouvel incident à bord du cargo.
    • Dans un premier temps, ces voitures sont stockées sur un terrain protégé du port. Avant toute autre procédure, les douanes veulent pouvoir contrôler les numéros de châssis des véhicules intacts. Ensuite, les différents constructeurs (BMW, Mercedes et Volkswagen) à qui appartiennent encore officiellement la cargaison, vont procéder à une inspection des véhicules sur le port d’Eemshaven.
  • 30 août
    • L’opération de déchargement des véhicules du cargo se poursuit. Toutefois, un des véhicules électriques déchargé a (re)pris feu alors qu’il était sorti du navire. Le risque d’incendie a été anticipé puisqu’un conteneur spécial était placé sur le quai. Avant même que les premières fumées soient perceptibles dans la vidéo, la voiture a été placée dans un demi-conteneur pour noyer le véhicule menaçant de (re)prendre feu. Une fois le véhicule noyé dans le conteneur, la fumée commence à se faire de plus en plus visible. Les équipes de sauvetage ont l’air parfaitement rodées à la procédure. On voit des personnes équipées de combinaison de protection venir remplir le container d’eau, puis le recouvrir d’une bâche pour étouffer l’incendie. Une fois recouvert, la fumée semble s’échapper de l’installation et les opérations de déchargement se poursuivent.
  • 2 septembre
    • Les opérations ont désormais attaqué une nouvelle phase d’évacuation des véhicules plus lourdement endommagés. Tous les véhicules en état semblent avoir été extraits.

Pour plus d’informations :

Perte de 600 conteneurs par l’Angel au mouillage du port de Kaohsiung (Taïwan)
Juillet 2023

Le jeudi 20 juillet au matin, le porte-conteneurs Angel alerte les autorités portuaires de Kaohsiung (Taïwan) signalant une voie d’eau et une forte gîte portuaire. Il est décidé d’évacuer les 19 membres d’équipage. Plusieurs conteneurs, apparemment vides, sont tombés à la mer, un avis de navigation a été diffusé. 24h plus tard, le 21 juillet, le porte-conteneurs chavire et coule, laissant à la surface près de 600 conteneurs flottants sur les 1 349 à bord.

Causes de l’accident

  • Une voie d’eau d’origine inconnue serait à l’origine de la perte de stabilité du porte-conteneurs et par conséquent des 600 conteneurs a priori vides
  • Par ailleurs, la quantité de conteneurs transportée à bord pose question. Il semble que la capacité de chargement du navire est de 1 262 EVP (selon la base de données Equasis) or selon les informations disponibles, le porte-conteneurs aurait à son bord 1 349 EVP soit 82 conteneurs de trop.

Type de pollution

  • Près de 600 conteneurs perdus en mer à la dérive

Principaux enjeux

Humains

  • Les 19 membres de l’équipage ont été évacués et sont indemnes
  • Les conteneurs à la dérive représentent un risque important de collision avec d’autres navires qui pourrait provoquer un suraccident notamment avec les entrées de ports de pêche à proximité

Environnemental

  • Fort heureusement, il semble que les 600 conteneurs soient vides ainsi pour le moment il n’y a pas d’échouement de marchandises en tout genre sur les plages et donc dans le milieu marin
  • Cependant, les conteneurs dérivent vers le Sud et font craindre une collision avec la raffinerie de Dalin exploitée par CPC Corporation. Une fuite de pétrole dans un tel scénario pourrait constituer une grave menace pour l’écologie marine de Xiaoliuqiu et de Kenting.

Economique

  • L’objectif principal des autorités est d’assurer les entrées et sorties des ports de pêche à proximité or une fermeture de ces ports ou une collision entre un navire de pêche et un conteneur pourraient avoir de lourdes conséquences pour les professionnels de la mer.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

Cet incident rappelle que les pertes de cargaison sont toujours d’actualité au large des côtes. Les conditions météo, la houle et la densité du trafic peuvent d’autant plus rendre les opérations de récupération très difficile.

La quantité de conteneurs transportée à bord pose question. Il semble que la capacité de chargement du navire est de 1 262 EVP or selon les informations disponibles, le porte-conteneurs aurait à son bord 1 349 EVP, réalité qui aurait pu favoriser la perte de stabilité du navire.

D’autre part, cette perte à proximité de la côte et plus particulièrement d’un port montre qu’un déversement de cargaison a un impact beaucoup plus important en termes de risque de collision.

En fonction du type de marchandises transportées, les risques peuvent être plus ou moins grands pour la santé de la population et des intervenants, pour l’environnement ou encore pour les activités. En effet, tout et n’importe quoi est transporté par voie maritime et est donc susceptible d’arriver sur les côtes : produits chimiques explosifs, matériels de santé usagers, etc.

Détails des événements

  • 04.07.2023
    • Arrivée du porte-conteneurs Angel, navire battant pavillon de Palaos de 172 m de long avec 1 349 EVP à bord, au mouillage du port de Kaohsiung (Taïwan).
  • 20.07.2023
    • 09h20 LT : Le porte-conteneurs Angel alerte les autorités portuaires de Kaohsiung signalant une voie d’eau et une forte gîte portuaire. Il est décidé d’évacuer les 19 membres d’équipage, qui ont été transférés au port. Plusieurs conteneurs, apparemment vides, sont tombés à la mer, un avis de navigation a été diffusé.
    • 14h20 LT : l’AIS du navire était activé, il n’a donc pas chaviré. Le sauvetage est déjà en cours avec plusieurs remorqueurs.
  • 21.07.2023
    • Le porte-conteneurs chavire et coule dans la matinée, laissant à la surface près de 600 conteneurs flottants sur les 1 349 à bord.
    • Les autorités de l’île ont déployé plusieurs dizaines de navires pour récupérer tous les conteneurs à la dérive.
    • Le chargé des interventions d’urgence pour la Taïwan International Ports Corporation, Chen Chung-Lung, a indiqué : « nous mobilisons toutes les machines et tous les navires disponibles à proximité de Fengbitou, Yanpu et Xiaoliuqiu pour les opérations de sauvetage. Notre objectif principal est d’assurer la sécurité d’entrée et de sortie dans les ports de pêche ».
  • 22.07.2023
    • Si moins d’une centaine de conteneurs ont été récupérés, la grande majorité sont encore sur les eaux.
    • Les recherches sont compliquées avec l’approche du typhon Doksurise.
    • Les conteneurs dérivent vers le Sud et font craindre une collision avec la raffinerie de Dalin exploitée par CPC Corporation. Une fuite de pétrole dans un tel scénario pourrait constituer une grave menace pour l’écologie marine de Xiaoliuqiu et de Kenting. Cette inquiétude a conduit les autorités à déployer des drones pour surveiller la situation de près.

Pour plus d’informations :

Incendie du cargo Lotta dans le port de commerce de Lorient (France)
Juin 2023

Rappel des faits

  • 26.06.2023
    • Arrivée du cargo Lotta, navire battant pavillon chypriote, au port de commerce de Lorient avec une douzaine de marins russe et lituanien à bord.
  • 27.06.2023
    • 07h30 : lorsque l’équipage du navire et les agents du port ouvrent les cales pour décharger la cargaison, ils constatent un dégagement de fumée et de chaleur. Les pompiers ont tout de suite été appelés.
    • 07h45 : Très vite, le SDIS du Morbihan a mobilisé des moyens venant de tout le département pour éviter un embrasement du navire. 57 sapeurs-pompiers et une vingtaine de véhicules ont été dépêchés sur le port de commerce dont les équipes spécialisées feux de navire, une cellule de commandement ainsi que la barge incendie.
      • Sur les quais, toute une logistique a été mise en place pour coordonner les différentes équipes et permettre aux pompiers de se relayer dans cette opération. L’intervention se fait sous la protection d’une vedette SNSM et de la barge des sapeurs-pompiers de Lorient Lestr An Tan, capable de propulser 2 600 m3 d’eau à l’heure, grâce à ses deux pompes et six lances. Elle se tient prête à intervenir pour refroidir la coque et surveiller toute pollution due à l’écoulement des eaux de refroidissement.
    • Les pompiers et les dockers ont déchargé la cargaison afin de pouvoir la refroidir sur le quai.
    • 17h30 : Selon les pompiers, l’incendie est maîtrisé, mais d’importantes précautions sont prises pour éviter les complications. Pour l’heure, le seul risque de pollution est visuel, la cargaison étant composée que de tournesol.

L’intervention était particulièrement délicate. Les pompiers ne pouvaient pas éteindre l’incendie directement dans les cales du navires, l’eau risquant de couler ou de faire chavirer le cargo. Ils devaient donc décharger la cargaison sur le quai par les dockers avant de l’éteindre. Un déchargement lent et progressif a donc été opéré pour ne pas faire basculer la cargaison et le navire.

Causes de l’accident

La cargaison est entrée en combustion par fermentation dans les cales.

Type de pollution

  • Aucune pollution à déplorer, toutefois si l’incendie s’était propagé au navire provoquant sa perte totale, un risque de pollution de la rade de Lorient au fuel de propulsion n’était pas à exclure.

Principaux enjeux

Humains

  • Proximité immédiate avec le centre-ville de Lorient, une densité de population élevée qui est significativement augmentée en période touristique
  • Aucun blessé à déplorer

Environnemental

  • Proximité immédiate d’une zone classé Natura 200 : Rade de Lorient

Economique

  • Conséquences potentielles sur les diverses activités menées en rade de Lorient (conchyliculture, pêche, nautisme, activités portuaires, tourisme, etc.)

Enjeux et intérêts pour Vigipol

Cet incident, heureusement sans conséquences humaine, environnementale et économique, illustre parfaitement l’intérêt de l’analyse de risques réalisée par Vigipol sur le département du Morbihan. Réalisée dans le cadre d’un projet FEAMP, cette analyse avait pour objectif principaux de :

  • Disposer d’une vision globale du risque de pollution maritime pour le département : en particulier
    • comprendre et caractériser l’aléa « pollution maritime » à l’échelle du territoire
    • identifier les enjeux vulnérables face à ces risques
    • connaître les moyens mis en œuvre pour réduire ces risques et ceux mobilisables pour gérer une pollution maritime
  • Sensibiliser et préparer les acteurs impliqués dans la gestion des pollutions maritimes :

Cette analyse a une vocation particulière de « maintien en éveil des consciences » face à un risque à fréquence certes très faible, mais avec des conséquences potentiellement dévastatrices sur les territoires littoraux. Ainsi, le presque accident survenu au port de Lorient s’inscrit parmi les exemples de pollution maritime pouvant toucher le territoire morbihannais et par conséquent impacter les nombreuses activités qui s’y déroulent.

Pour plus d’informations :

Incendie du pétrolier Greta K au large du port de Leixões (Portugal)
Mars 2023

Rappel des faits

  • 21.03.2023 (15h20 UTC)
    • Signalement d’un incendie à bord du pétrolier Greta K qui arrive de Sines avec une cargaison de diesel et de kérosène. Le navire dérive alors qu’il approchait du port de Leixões, au Portugal, avec le pilote déjà à bord (à 4 km de la côte). Selon les autorités, le feu s’est déclaré dans la salle des machines ;
    • Deux remorqueurs sont immédiatement intervenus à proximité du navire ;
Port de Leixões
    • Sur les 19 membres d’équipage philippins à bord, 12 ont été évacués, aucun blessé n’est à déplorer ;
    • L’alerte a été confiée au « Centre de coordination de recherche et de sauvetage maritime (MRCC) de Lisbonne, de la Marine ».
  • 22.03.2023
    • Au matin, le navire est à environ 12 nm de la côte avec deux remorqueurs portuaires qui fournissent une assistance, maintiennent la position du navire et refroidissent les structures avec des jets d’eau. Par crainte d’une pollution, le navire a été remorqué dans les internationales à environ 17 km de la côte ;
    • Une équipe d’experts de la marine portugaise est montée à bord du pétrolier le 22 mars et a inspecté le navire et les zones touchées par l’incendie. L’incendie s’est déclaré dans la salle des machines et est généralement éteint, mais des points potentiellement encore fumants nécessitent une surveillance constante. 7 membres de l’équipage du pétrolier sont toujours à bord et participent activement à la lutte contre l’incendie ;
    • La marine estime que la meilleure option est de remorquer le pétrolier jusqu’à Lisbonne.
  • 23.03.2023
    • Le pétrolier est toujours au large du port, entouré de plusieurs remorqueurs, d’un navire de sauvetage et d’une frégate de la marine.
    • L’AIS a été désactivé au cours des 27 dernières heures. Les responsables du port et de l’Etat portugais ont déclaré que l’accostage du navire à Leixões était déjà autorisé.
  • 24.03.2023
    • Le navire devait être remorqué au port le 24 mars mais le remorquage a été retardé en raison de conditions météorologiques défavorables, l’incendie serait sous contrôle et l’AIS est toujours désactivé.
  • 26.03.2023
    • Le pétrolier doit rester au large, à environ 12 nm de Leixoes, pendant encore au moins 2 jours, jusqu’à ce que ses pompes redeviennent opérationnelles, de sorte que sa cargaison puisse être transférée rapidement au terminal à côté du port de Leixões. Un remorqueur (engagé par l’armateur) et une frégate de la marine nationale sont en attente.
  • 28.03.2023
    • Un communiqué de l’Autorité maritime nationale : « Ce matin, au large du port de Leixões, une inspection a été effectuée par des inspecteurs de l’Autorité maritime nationale, de la société de classification du navire et de la Direction générale des ressources naturelles, de la sécurité et des services maritimes du pétrolier GRETA K, qui a conclu qu’il existe des conditions de sécurité pour qu’il puisse accoster en toute sécurité ».
    • Selon le communiqué, le navire est toutefois « sans capacité de propulsion propre mais avec un pilote à bord et un équipage de sécurité constitué pour la manœuvre finale », étant « assisté par un remorqueur océanique contracté par l’armateur et des remorqueurs portuaires ». Le navire a accosté à Leixões à 15h50 et des inspections sont en cours sur la cargaison.
    • Après son arrivée au port, « une société spécialisée va terminer les travaux nécessaires pour rétablir sa propre capacité à décharger le carburant expédié dans un terminal pétrolier dédié, estimant que l’opération peut être achevée dans les prochains jours », selon l’Autorité maritime.
  • 15.04.2023
    • L’AIS du pétrolier indique qu’il est resté au port de Leixões jusqu’au 18 avril.

Causes de l’accident

Incendie dans la salle des machines du pétrolier.

Type de pollution

  • Au moment de l’incendie, le pétrolier contenait dans ses cuves du diesel et du kérosène.
  • Aucune pollution n’a été à déplorer.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

La gestion du pétrolier en difficulté rappelle celle du Prestige. Pétrolier battant pavillon des Bahamas, chargé de 77 000 tonnes de fioul lourd, en transit entre la Lettonie et Gibraltar, qui est pris dans une tempête au large de la Galice (Espagne). Alors qu’une brèche s’était formée dans la coque, les autorités espagnoles ont décidé d’éloigner le navire des côtes. Le pétrolier s’est brisé en deux à 270 km des côtes. Au lieu de désigner un port refuge et de limiter la pollution à un endroit qui peut être clos, cette décision d’éloignement a augmenté le champ de dispersion de la pollution et ainsi le nombre de dommages et de victimes. La pollution s’est répandue dans tout le Golfe de Gascogne et au-delà du Maghreb à la mer du Nord. Le Prestige c’est : 64 000 tonnes de fiou lourd déversé, 1 500 sinistrés et 1 650 450 000 € de dommages-intérêts alloués.

L’incendie du Greta K couplé aux conditions météorologiques défavorable du 24 avril auraient pu aggraver la situation et la rendre hors de contrôle comme ça a été le cas avec le Prestige. Au regard de la cargaison du pétrolier, un scénario de pollution similaire au Prestige aurait pu de nouveau se produire. Ainsi, la décision de remorquer le pétrolier en difficulté au large, avec les conséquences que cela peut avoir en terme de dispersion de la pollution, pose question en terme de retour d’expérience et de mémoire des grandes pollutions passées.

Fort heureusement, l’avarie du Greta K a pu être contrôlée et n’a occasionné aucun rejet de polluant mais le risque d’une fin moins heureuse ne peut être écarté.

Pour plus d’informations :

Marée noire suite au naufrage du Princess Empress (Philippines)
Février 2023

Rappel des faits

  • 28.02.2023
    • Après un souci moteur qui aurait « surchauffé en raison de la tension dans des conditions de mer difficiles », le navire a chaviré dans une mer démontée et coulé par 460 m de fonds dans le détroit de Tablas, au large de Naujan, avec 800 000 L de fioul de cargaison
    • La pollution s’est répendue sur les côtes des Philippines sans que les autorités arrivent à retrouver l’épave pour colmater les fuites
  • 21.03.2023
    • Déploiement d’un véhicule sous-marin téléopéré (ROV) par un navire japonais
    • L’épave est retrouvée 3 semaines après les premières traces de pollution et il est découvert 24 sources de fuite
  • 29.03.2023
    • Au total 7 des 8 réservoirs du navire fuyaient et 4 d’entre eux sont déjà vide, l’épave fuit toujours, environ 60 % du pétrole transporté s’est déversé mais plus de 300 000 des 800 000 L sont encore à bord.
    • Le Cedre termine sa mission de 14 jours financée par l’Agence française de développement et Expertise France : aide au bon positionnement des 2 remorqueurs mobilisés pour tirer des barrages flottants, préconisation de nettoyer les galets souillés dans des bétonnières avec un mélange d’agent de nettoyage toxique et d’eau et utiliser le moins de dispersant quand c’est possible.
  • 01.04.2023
    • Le ROV découvre que 11 des 24 sources précédemment identifiées fuyaient toujours.
  • Du 05 au 07.04.2023
    • Les ROV recouvrent les sections fuyantes. Il demeure une soupape de pression restante produisant une « libération intermittente lente d’huile ».
  • 25.04.2023
    • Quatrième réunion du groupe de travail inter institutions sur la marée noire au ministère de la Justice
    • Le FIPOL
      • s’engage à offrir des indemnisations à toutes les personnes touchées par la marée noire causée par le naufrage. L’organisation a terminé une mission d’enquête et fera rapport de ses conclusions à son siège social à Londres.
      • déclare “Right now, we are collecting claims forms from the victims, to be assessed by the experts, to concentrate on fisherfolk and those who are most in need and then we will offer settlements as soon as possible
    • Le sous-secrétaire à la justice a déclaré
      • qu’il restait encore environ 300 000 L de carburant industriel à l’intérieur du navire
      • que les demandes d’indemnisation, principalement des Philippins ordinaires touchés par la marée noire, étaient toujours en cours de collecte.
    • La représentante de l’assureur P&I a également assuré au groupe de travail que le pétrole restant à l’intérieur du navire serait retiré, mais que le mode de retrait devrait d’abord être déterminé.
  • 29.05.2023
    • Début du pompage du pétrole restant dans le pétrolier
    • Le navire de soutien à la plongée FIRE OPAL est arrivé à Calapan vers 9 heures et s’est ensuite rendu sur le site de l’épave pour commencer à pomper les hydrocarbures restants du pétrolier coulé. On estime qu’il reste environ 100 000 L de fuel dans l’épave du navire
    • Le Commodore Geronimo Tuvilla, commandant des opérations des garde-côtes philippins, a indiqué que l’opération devrait durer de 20 à 30 jours, en fonction des conditions météorologiques et des progrès réalisés sur l’épave. Il a ajouté qu’une fois le processus d’enlèvement du pétrole achevé, l’accent sera mis sur la réhabilitation des zones touchées et le retour à la normale pour les Mindoreños.

Causes de l’accident

Selon les premiers éléments, le moteur du navire aurait surchauffé en raison des conditions météorologiques très difficile provoquant son chavirement puis son naufrage.

Type de pollution

  • Au moment du naufrage, le navire contenait 800 000 L de fioul de cargaison et son fioul de propulsion.
  • Au 25 avril, il resterait 300 000 L dans les cuves du navire soit plus de 500 000 L déversé dans l’environnement.

Principaux enjeux

Humains

  • Les 20 membres d’équipages ont été secourus par le cargo EFES qui a rapidement répondu à l’appel de détresse.
  • De nombreux habitants sont tombés malades suite à la marée noire (toux, vertiges, vomissement, yeux irrités et fièvre, odeur de pétrole).
  • Plus de 200 citoyens de l’Oriental Mindoro ont montré des symptômes de maladies possiblement liées à la marée noire.
  • Quelque 178 000 personnes ont été touchées par la marée noire au 25.04.2023.

Environnemental

  • 5 000 hectares de récifs de coraux, d’algues et de mangroves ont été touchés
  • 36 000 hectares de récifs coralliens et 20 aires marines protégées sont menacés
  • biodiversité marine riche abritant certaines des espèces les plus rares au monde
  • zones difficiles d’accès pour le nettoyage nécessitant une expertise technique

Economique

  • Tourisme : menace de l’activité touristique, interdiction de baignade pour une durée indéterminée
  • Pêche : plus de 18 000 pêcheurs locaux ordonnés de rester à quai (perte de revenus impactant les moyens de subsistance des familles) ; secteur qui perd 900 000 dollars (5 millions de pesos philippins) par jour selon Bureau des pêches et des ressources aquatiques (BFAR)
  • Le coût des dommages et les pertes dus au déversement ont été estimés à près de 1 milliard de pesos, selon les données du BFAR (25.04.2023)

Juridique

  • Responsabilité de l’armateur :
    • Selon l’Autorité maritime nationale lors d’une audition au Sénat le 14 mars, le navire transportait le pétrole sans permis de naviguer. Le propriétaire et exploitant a refusé de confirmer s’il disposait d’une licence d’exploitation. L’industrie maritime philippine (MARINA) a révélé que le Princess Empress ne possédait pas de permis d’exploitation valide pour le trafic intérieur au moment de l’accident (02.06.2023).
    • Alors qu’il est censé avoir été construit en 2022, il s’agirait en réalité d’un vieux navire, potentiellement bon pour la casse et déjà rétrofité deux fois selon le secrétaire à la justice philippin.
  • Indemnisation : Le navire bénéficie d’une assurance protection et indemnisation (P&I) d’un milliard de dollars couvrant entre autres les marées noires. L’armateur a assuré que toute personne touchée par la marée noire serait dédommagée si elle en faisait la demande. Par ailleurs, le FIPOL et l’assurance P&I de l’armateur ont décidé d’ouvrir plusieurs bureaux sur place pour faciliter le dépôt des demandes d’indemnisation.
  • Suites judiciaires : Le ministre de la Justice du pays :
    • a appelé à des poursuites pénales pour le déversement et a déclaré que le département était en train de monter un dossier contre l’exploitant du navire.
    • enquête sur les garde-côtes philippins (PCG) et la Maritime Industry Authority (MARINA) pour avoir prétendument autorisé le navire à naviguer sans documents à jour

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Enjeux juridiques :
    • Un certain nombre de manquements semblent apparaitre quant à la fiabilité du navire et la légalité du transport de la cargaison de pétrole. Si l’armateur ne semble pas très coopérant, il a toutefois assuré que toute personne touchée par la marée noire serait dédommagée si elle en faisait la demande.
    • Par ailleurs, l’assureur semble plutôt coopératif en ouvrant plusieurs bureaux sur place pour faciliter le dépôt des demandes d’indemnisation et dispose d’une assurance protection et indemnisation (P&I) d’un milliard de dollars couvrant entre autres les marées noires. Il reviendra aux différentes enquêtes ouvertes de déterminer les responsabilités dans la réalisation du naufrage et d’indemniser les nombreux dommages consécutifs à la marée noire.  
  • Légalité des navires transportant des matières dangereuses : Cet évènement rappelle que le risque d’accident à bord de navire transportant des matières dangereuses reste bien réel. Par ailleurs, l’absence des documents nécessaires au transport de ce type de marchandise interroge. Ces accidents engendrent malheureusement des conséquences sur les habitants, l’environnement et l’économie de cet archipel.

Pour plus d’informations :

Explosion à bord du pétrolier Smooth Sea 22 (Thaïlande)
Janvier 2023

Rappel des faits

  • 17.01.2023 (09h00 LT)
    • Le pétrolier Smooth Sea 22 alors en réparation au chantier naval de Ruammit (à l’embouchure de la rivière Mae, dans le Nord du Golfe de Thaïlande) explose. S’ensuit un incendie que les secours mettront plus de 6 heures à maitriser (15h30, fin de l’incendie) ;
    • 27 travailleurs se trouvent à bord et à proximité immédiate du navire ;
    • Les maisons de part et d’autre de la rivière sont endommagées par l’explosion et les débris.

Causes de l’accident

Selon les premiers éléments, le navire-citerne subissait des réparations d’entretien, l’explosion s’est produite pendant les travaux de soudure à bord. Il est probable que l’explosion ait été causée par le les travaux de soudure à proximité des cuves non vidées préalablement.

Type de pollution

  • Au moment de l’explosion, le pétrolier contenait encore 25 000 litres de fioul et 20 000 litres de diesel.
  • Pollution légère constatée autour du navire, pollution atmosphérique suite à l’incendie.

Principaux enjeux

Humains

  • Sur les 27 travailleurs identifiés sur ou à proximité immédiate du navire au moment de l’explosion, 8 travailleurs de nationalité du Myanmar sont retrouvés morts ;
  • Les 17 membres d’équipages du pétrolier sont sains et sauf. 4 ont été conduits à l’hôpital pour des blessures mineures et 5 autres traités sur place ;
  • L’explosion a endommagé des maisons d’habitation jouxtant le chantier, causant 2 blessés.

Environnemental

  • Pourtant annoncé lège, il est apparu que le navire contenait encore 25 000 litres de fioul et 20 000 litres de diesel quand il a explosé. Si la majeure partie s’est consumée pendant l’incendie, une pollution légère autour du navire est constatée suite à l’incendie.

Economique

  • Impact négligeable sur l’économie locale ;
  • Le pétrolier est déclaré en perte totale et la valeur assurée du navire a été estimée à 30 millions de dollars.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Maintenance des navires transportant des matières dangereuses : Cet évènement rappelle que le risque d’accident à bord de navire transportant des matières dangereuses reste bien réel. Ces accidents engendrent malheureusement un bilan humain très lourd et se produisent à proximité de zones densement peuplées.
  • Enjeux juridiques : Une enquête est ouverte afin de déterminer si les cuves avaient été proprement et suffisamment vidées avant que le navire entre en maintenance courante.
    • Les familles des victimes et riverains réclament une indemnisation. À ce jour, aucune poursuite judiciaire n’est engagée et la suite de ce dossier est tributaire des résultats de l’enquête.
    • Dans de tel cas de figure, déterminer les responsabilités de chacun reste complexe.
    • Le navire ayant été déclaré en perte totale, l’armateur et le propriétaire sont en lien avec l’assurance du navire pour l’indemnisation et aucune procédure judicaire n’est lancée par la justice Thaïlandaise.

Pour plus d’informations :

Perte de 9 conteneurs par l’Astrid L alors au mouillage (Israël)
Décembre 2022

Rappel des faits

  • 27.12.2022
    • En raison d’une météo défavorable, le porte-conteneurs Astrid L cherche à se mettre à l’abri au mouillage au port d’Ashdod. En raison de l’évolution défavorable de la météo, le navire décide de reprendre la mer mais perd 9 conteneurs en manœuvrant ;
    • Un arrivage de 6 conteneurs est constaté sur deux plages voisines au Sud et au Nord d’Ashkelon ;
    • Les habitants ont commencé à piller la cargaison des conteneurs dans la soirée ;
    • Le navire a été emmené dans l’enceinte du port d’Ashdod et mis à quai, afin de traiter les piles effondrées avec les conteneurs à bord.
  • 28.12.2022
    • Les scènes de pillages se poursuivent sur le littoral. Il faudra l’intervention musclée des forces de l’ordre pour sécuriser les lieux et empêcher la population de s’approcher des conteneurs échoués ;
    • Les forces de polices infligent des amendes aux personnes qui conduisent leurs véhicules au plus près des conteneurs à même la plage pour s’approvisionner en milliers d’articles éparpillés sur le sable ;
    • Sous la coordination du ministère de la Protection de l’environnement, des dizaines d’étudiants, en collaboration avec des bénévoles de l’Union des villes pour la qualité environnementale d’Ashkelon et de la Division des plages et des mers, ont nettoyé les plages de la ville.

Causes de l’accident

Selon les premiers éléments, les conditions météorologiques ont amené l’Astrid L à chercher à se mettre à l’abri au port d’Ashdod mais en raison des conditions dangereuses, le personnel a finalement choisi de reprendre la mer. C’est en manœuvrant à proximité du port que le porte-conteneurs a perdu une partie de sa cargaison en mer.

Type de pollution

  • 9 conteneurs perdus en mer à proximité immédiate de la côte
  • 6 d’entre eux (40 pieds) chargés d’appareils électroniques domestiques (notamment des réfrigérateurs, des ustensiles ménagers et d’autres biens de consommation) ont dérivé vers le rivage. Les 3 autres conteneurs n’ont pas été retrouvés.
  • Un grand nombre de marchandises échouées : jouets, frigo, matériel pour bébé (tétines, bouteilles), des vêtements, des produits de nettoyage, des articles en plastique jetables, etc.

Principaux enjeux

Humains

  • De nombreux habitants se sont rendus sur les plages pour récupérer les marchandises échouées. Certains ont même tenté d’éventrer les conteneurs afin de pouvoir piller la marchandise contenue.
  • Quelques blessés légers à déplorer dans les scènes de bousculade pour ramasser les appareils électroniques sur le rivage.

Environnemental

  • Peu d’impact environnemental à terre : les sites d’arrivages ont été nettoyés dès le lendemain.
  • 3 conteneurs ont coulé et n’ont pu être retrouvés. Pas d’information disponible sur leur contenu.

Economique

  • Pas d’impact pour l’économie littorale

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Perte de conteneurs en mer :
    • Cet évènement rappelle que les pertes de conteneurs en mer se produisent régulièrement, qu’outre le danger pour la navigation et le risque de suraccident qu’ils constituent, leur échouage à la côte n’est jamais anodin. Mise en danger des populations et des intervenants lorsqu’il s’agit de produits dangereux. Opérations de nettoyage parfois fastidieuses et toujours coûteuses pour les collectivités. Troubles à l’ordre public en raison de la curiosité croissante dont ils font l’objet et les scènes de pillage qui s’ensuivent le plus souvent.
    • Rappelons que toute marchandise, même perdue en mer, continue d’appartenir à son propriétaire. Celui-ci s’en trouve simplement dépossédé, mais sans intention d’en abdiquer la propriété. Ainsi, si celui qui trouve la marchandise tente de se les approprier, il se rend coupable de vol en droit français.
  • Gestion de l’afflux de population : En cas d’arrivage à la côte de produits attractifs, la gestion de l’afflux de population est une priorité car cet afflux génère plusieurs risques critiques qui viennent s’ajouter à la pollution en cours :
    • Mise en danger : En présence d’arrivage exceptionnel, qui plus est en zone urbanisée, le risque qu’un nombre important de personne se mette en danger pour récupérer de la marchandise est important. Dans le cas de la plage d’Ashkelon, certains individus sont allés dans l’eau, sont montés sur des conteneurs pour les ouvrir à l’aide de meuleuses. Le risque de suraccident est réel dans de tel cas de figure. Par ailleurs, le contenu des conteneurs échoués peut s’avérer dangereux pour l’Homme. Ramasser les marchandises à même le sol sans protection et consommer les produits récupérer peut s’avérer extrêmement dangereux.
    • Risque environnemental : Des véhicules privés se sont agglutinés à même la plage pour être au plus prêt de la marchandise, mettant à mal la plage et son écosystème fragile.

Pour plus d’informations :

Collision entre le vraquier OS 35 et un méthanier (Gibraltar)
Août 2022

Rappel des faits

  • 29.08.2022 (20h00) :  Le vraquier 0S 35 en manœuvre de sortie de port de Gibraltar entre en collision avec le méthanier ADAM LNG alors au mouillage entrainant une faille de 10 m sur le côté du vraquier
    • Le navire poursuit sa route puis sera finalement pris en charge par les autorités du port qui vont le tracter à Catalan Bay à 200 m des côtes
    • La proue du navire repose sur le fond marin à 17 m de profondeur
    • Les 24 membres d’équipage du OS 35 sont évacués
    • Une zone d’exclusion de 200 m autour du navire est mise en place
    • 400 m de barrage flottant sont déployés autour du navire
  • 30.08.2022 : une équipe de plongeurs est dépêchée sur place, ainsi que les moyens de l’autorité portuaire de Gibraltar et de la compagnie en charge du sauvetage et du pompage.
  • 31.08.2022 : la coque du vraquier se brise en deux entraînant « une fuite de fioul lourd, dont une petite quantité s’est échappée du périmètre du barrage flottant« .
  • 02.09.2022 : les premiers rejets de fioul sont constatés sur le littoral de l’enclave britannique, ainsi que les plages alentour du Sud de l’Espagne, des équipes ont été déployées pour « démarrer le nettoyage du fioul sur le littoral » et des oiseaux mazoutés ont été signalés.
  • 05.09.2022 : Environ 80 % du fioul de propulsion du navire a été enlevé. Au total, 41 000 litres de carburant et d’eau ont été retirés de la soute principale.
  • 09.09.2022 : Les opérations sont toujours en cours pour évacuer les résidus dans plusieurs cuves et inventorier les hydrocarbures restants dans de petits réservoirs.
  • 16.09.2022 : À l’approche d’une tempête prévue le week-end du 17 et 18 septembre, l’autorité portuaire de Gibraltar (GPA) a décidé de couler la poupe de l’OS 35 de manière contrôlée.
  • 20.09.2022 : Des équipes de nettoyage sont à nouveau mobilisées afin de collecter les résidus de carburant et les débris qui sont parvenus à la côte suite au mauvais temps des derniers jours, un nouveau barrage flottant est placé autour de l’épave et la pêche est toujours interdite dans la zone et la baignade est déconseillée.
  • 03.10.2022 : Le capitaine du port de Gibraltar a communiqué le calendrier d’enlèvement de l’épave du vraquier OS35. Le propriétaire et l’assureur du navire ont jusqu’à mai 2023 pour assurer l’enlèvement de l’épave en trois phases : gardiennage (sécurité, prise en charge et gestion de la pollution), appel d’offres (pour enlever l’épave), enlèvement de l’épave (devrait durer 6 mois).
  • 19.12.2022
    • Des opérations de démontage du navire ont débutées en décembre 2022 ;
    • Le plan de salage prévoit de diviser l’épave en deux parties, les parties scindées seront hissées sur des navires spécialisés et acheminées vers une usine de recyclage qui reste à déterminer ;
    • Les navires spécialisés sont en cours de préparation et devraient rejoindre Gibraltar début janvier pour l’opération d’enlèvement de l’épave ;
    • 4 navires travailleront à cette opération :
      • Les remorqueurs de manutention Koole 42 et la barge H283 ont quitté le Suriname (Amérique du Sud) ;
      • Les navires Koole 31 et barge H10030 sont en cours de préparation aux Pays-Bas pour l’opération de sauvetage.
  • 07.01.2023
    • Le remorqueur Koole 42 et la barge de sauvetage H-283 sont arrivés à Gibraltar en provenance du Suriname, l’autre remorqueur Koole 31 et la barge H-10030 sont toujours en route vers Gibraltar. Elles ont dû s’abriter à Brest en raison du mauvais temps et devraient rallier Gibraltar d’ici fin janvier. 
    • Des plongées régulières sont effectuées pour vérifier que le risque de fuite est sous contrôle et pour préparer les opérations physiques de démantèlement qui devraient démarrer fin janvier 2023 ;
    • Deux niveaux de confinement sont mis en place pour empêcher tout risque de pollution : au niveau des réservoirs du navire qui ont été sécurisés et autour du navire grâce à un barrage ;
    • Les opérations physiques de démantèlement devraient commencer fin janvier 2023.

Causes de l’accident

Selon les premiers éléments, le capitaine du vraquier OS 35 aurait signalé à l’autorité portuaire avoir heurté le méthanier ADAM LNG alors au mouillage au cours de sa manœuvre de sortie de port tout en indiquant ne pas avoir subi de dommages importants. Le port l’aurait enjoint de s’arrêter, mais il aurait poursuivi sa route en mer, quittant la baie de Gibraltar et se dirigeant vers le détroit. Ce n’est qu’à ce moment-là que le capitaine a signalé que son navire prenait l’eau et les responsables du port ont estimé qu’il n’y avait pas d’autre choix que d’ordonner l’échouage du navire.

Type de pollution

  • Au moment de la collision, le navire contenait 215 tonnes de fioul lourd, 250 tonnes de gasoil et 27 tonnes d’huile lubrifiante pour ses moteurs ;
  • Il contenait sa cargaison de barres d’acier (toujours à bord) ;
  • Au 5 septembre, 41 000 litres de fioul avaient pu être pompés et récupérés.

Le vraquier actuellement ensablé (1,2 m) par 17 m de fond devra être renfloué.

Principaux enjeux

Humains

Les 24 membres d’équipages du vraquier OS 35 ont été évacués suite à la collision. Aucun blessé n’est à déplorer sur les deux navires impliqués.

Environnementaux

  • Des rejets de fioul sont constatés sur le littoral de Gibraltar et des côtes sud de l’Espagne ;
  • Quelques oiseaux mazoutés sont récupérés sur le littoral ;
  • L’OS 35 transportait des barres en acier lors de son naufrage. La cargaison gît au fond de l’eau ;
  • Le vraquier est échoué, brisé en deux parties sur des hauts-fonds à 17 m de profondeur et menace toujours l’écosystème marin environnant sans possibilité immédiate de renflouement.

Economiques

  • L’activité du port a été paralysée durant 4 heures suite à l’accident, mais dès le lendemain, l’ensemble des activités avaient reprises.

Juridiques

  • Enquête officielle lancée par Gibraltar pour déterminer les causes et responsabilités de cet accident ;
  • Le Maire de La Línea de la Concepción (Espagne), dit avoir ordonné « aux services juridiques de la municipalité d’étudier d’éventuelles mesures judiciaires et civiles » contre les responsables de l’accident[1] ;
  • Le propriétaire et l’assureur ont jusqu’à mai 2023 pour assurer l’enlèvement complet du vraquier.

[1] RTP Notícias, « Navio de carga semi-afundado em Gibraltar. Derrame « significativo » de combustível confirmado », 2 sept. 2022

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Transport maritime : Le détroit de Gibraltar concentre à lui seul 20 % du trafic maritime mondial et rappel la dangerosité d’une telle densité de navires en particuliers lorsqu’ils transportent des matières dangereuses à proximité immédiate des côtes.
  • Responsabilités et prises de décisions : Les premiers éléments disponibles semblent indiquer que malgré les injonctions de l’autorité portuaire de stopper ses manœuvres, le capitaine du vraquier aurait décider seul de poursuivre sa route et ce n’est qu’après s’être aperçu de la fuite qu’il aurait alors obtempéré et procédé à l’échouage du navire. Cet évènement rappelle l’importance d’une chaine de commandement claire et la nécessité de disposer d’une autorité portuaire à même de prendre des décisions en cas d’urgence (menace de pollution).
  • Gestion des bénévoles : Dès le 2 septembre et les premiers constats de pollution sur les côtes de Gibraltar et de l’Espagne, les associations environnementales, ONG et bénévoles ont afflués sur le littoral pour aider aux ramassages des boulettes de fioul. L’anticipation de l’afflux de bénévoles est donc clé dans les dispositifs de préparation.
  • Enjeux juridiques : l’assureur semble plutôt coopératif dans l’entreprise du sauvetage du navire ce qui permettrait de mettre directement à sa charge les mesures anti-pollution et le renflouement du navire.

Pour plus d’informations :

Naufrage du Sea Eagle dans le port d’Iskenderun (Turquie)
Septembre 2022

Rappel des faits

  • Nuit du 17 au 18 septembre :  L’accident s’est déroulé assez rapidement pendant l’opération de déchargement de conteneurs. Le bateau a coulé en se couchant sur le côté.
  • 21 septembre : l’épave a été inspectée par des plongeurs, les fuites de carburant ont été colmatées et les conteneurs récupérés.

Une inspection sous-marine du « Sea Eagle » a été effectuée par les équipes de plongeurs désignées, au cours de laquelle des fuites de carburant ont été colmatées et des soupapes fermées dans la salle des machines afin de minimiser les fuites d’huile. Au moment du naufrage, un total de 24 conteneurs étaient arrimés sur le pont et déversés à la mer. Tous les conteneurs ont été récupérés dans l’eau et ont été déposés à quai avec le soutien des plongeurs. Un plan de sauvetage a été développé par l’Autorité maritime pour prévenir tout risque de pollution. Les premières déclarations de l’équipage et des témoins ont été consignées.

  • 27 septembre : 63 tonnes de carburant enlevé.

Depuis le 26 septembre, l’opération de pompage du pétrole dans les réservoirs de soute du « Sea Eagle » a commencé. L’équipe technique a pompé 63 tonnes de carburant sans aucune pollution.

Causes de l’accident

La direction générale des affaires maritimes turque indique que le navire a chaviré en raison d’un déséquilibre dans la répartition du poids de la charge. Une enquête est ouvert pour déterminer les responsabilités de l’accident.

Type de pollution

  • Chute de 24 conteneurs dans le port
  • Fuites de carburant

Principaux enjeux

Humains

  • Tous les membres d’équipage ont été évacués du cargo. Aucun blessé n’est à déplorer.
  • Beaucoup de personnes sur le quai au moment du déchargement des conteneurs et de l’accident (vidéos). Création d’un mouvement de panique.

Environnementaux

  • Conteneurs tombés à l’eau, aucune indication sur les contenus ;
  • Légère fuite de fluides constatée sur le lieu de l’accident ;
  • 63 tonnes de carburant ont pu être pompés sans aucune pollution constatée ;
  • Les 24 conteneurs tombés à l’eau ont étés récupérés et déposés à quai limitant le risque de pollution.

Economiques

  • Perturbation et paralysie des activités portuaires, non négligeable pour ce petit port.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Transport maritime : étape de déchargement de conteneur, répartition de la charge, périmètre de sécurité autour de la zone de déchargement (non visible sur la vidéo) ;
  • Taille du port similaire à des ports français et européens ;
  • Répartition du poids de la charge en cause dans cet accident, peut être impliqué pour d’autres types de déchargement.

Pour plus d’informations :

Fuite accidentelle de chlore dans le port d’Aqaba (Jordanie)
Juillet 2022

Rappel des faits

  • 27.06.2022 : Dans l’enceinte du port d’Aqaba (quai n°4), lors du chargement d’un conteneur citerne contenant 25 tonnes de dichlore sous forme liquide sous pression sur un navire cargo, le Forest 6, le câble de levage aurait rompu faisant chuter le conteneur entre le quai et le navire
    • le conteneur citerne retombé brutalement a provoqué une fuite déversant l’ensemble de son contenu dans l’air
    • Le premier ministre, Bicher al-Khasawneh, s’est rendu sur place et a indiqué avoir chargé le ministre de l’Intérieur, le général Mazen al-Faraya, de diriger l’enquête sur l’accident.
  • 28.06.2022 : Les activités ont repris dans le port excepté sur le quai n°4 (fermé dans le cadre de l’enquête). Le nuage de chlore échappé au cours de l’incident s’est dispersé dans l’air (vent quasi nul) et n’aurait pas engendré de pollution hors de l’enceinte portuaire selon les premiers éléments donnés par le gouvernement.

Causes de l’accident

Selon les premiers éléments de l’enquête, la charge supérieure à la CMU (capacité (ou charge) maximale d’utilisation par brin) de l’élingue (câble d’acier entre la grue de levage et la conteneur à soulever) serait en cause : « Le poids du conteneur était de 28,9 tonnes, soit trois fois plus que la capacité du câble de 8,6 tonnes, ce qui a entraîné sa rupture » selon le ministre de l’intérieur.

Type de pollution

  • Pollution chimique : Fuite de 20 à 30 tonnes de gaz liquide avec un fort pourcentage de chlore (dichlore sous forme liquide), un gaz toxique extrêmement corrosif pour les yeux, la peau et le système respiratoire, dont l’inhalation peut provoquer pneumonie, œdème pulmonaire voire la mort selon l’Organisation mondiale de la santé.

Principaux enjeux

Humains

  • Le bilan provisoire fait état de 13 personnes décédées par asphyxie suite à l’explosion (8 Jordaniens et 5 Vietnamiens).
  • Par ailleurs, au moins 260 personnes sont blessées suite à la fuite de chlore dont 120 toujours hospitalisées (au 29 juin 2022).

Environnementaux

  • Aucun bilan n’est communiqué à la date du 29 juin.
  • Certaines sources font état d’une potentielle pollution du Golfe d’Aqaba (des images vidéo montrent le gaz chloridrique se déposer à la surface de l’eau dans le port d’Aqaba).

Economiques

  • L’activité du port a été paralysée quelques heures suite à l’accident, mais dès le lendemain, l’ensemble des activités avaient reprises, excepté sur le quai 4 où l’explosion s’est produite.
  • Des silos à grain, situés à 600 m du lieu de l’accident, vont également devoir être examinés pour vérifier qu’il n’y ait pas de trace de pollution.
  • Le Golfe d’Aqaba étant une zone très touristique (tourisme balnéaire), cet accident pourrait avoir des conséquences sur la fréquentation touristique si une pollution marine venait à être avérée. Ce risque de pollution reste néanmoins faible selon les autorités en charge de l’enquête.

Juridiques

  • Le ministre jordanien de l’Intérieur, Mazen al-Faraya, qui a présidé la commission d’enquête, a confirmé lors d’une conférence de presse que des « négligences à plusieurs niveaux » étaient à l’origine de l’accident. 
  • Il a notamment pointé la responsabilité du « directeur général de l’Autorité maritime jordanienne, du directeur général de l’entreprise de gestion et d’exploitation des ports d’Aqaba », ainsi que deux autres chefs de département de cette entreprise. 

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Rappelle la dangerosité du transport maritime ;
  • Interroge sur les conséquences à moyen terme d’un déversement aussi important de matière dangereuse dans l’environnement : quel impact de ce déversement sur l’écosystème marin ? des dépôts de chlore sur les infrastructures adjacentes au lieu de l’explosion (silos à grain, zone de stockage, infrastructures portuaires, navires) ? sur le périmètre à proximité du port potentiellement atteint par la pollution au chlore ?
  • Interroge aussi sur les opérations de manutention de matières dangereuses :
    • Qualité des infrastructures portuaires (plusieurs sources mentionnent des plaintes répétées sur la vétusté des infrastructures portuaire et le manque d’entretien)
    • Respect du protocole de manutention de marchandises dangereuses
    • Équipements de sécurité des manutentionnaires et personnes présentes lors de la manutention navire
    • Sécurisation du quai et prévention sur la zone de manutention de matières dangereuses
    • Vérification /entretien des dispositifs de manutention
  • Zone extrêmement touristique (nombreuses plages, clubs de vacances internationaux) : enjeux liés aux pollutions maritimes extrêmement importants. Pour autant, aucune mesure particulière ne semble avoir été prise suite à la fuite de chlore pour protéger le littoral. Le retour à la normale et la préservation de l’image de marque de la zone semble être la priorité des autorités.

Pour plus d’informations :

Échouement du Tresta Star (Sud-Est de l’île de la Réunion)
Février 2022

Rappel des faits

  • 03.02.2022 : Le pétrolier mauricien Tresta Star naviguant à vide est en difficulté au large de l’île de la Réunion, alors secouée par le cyclone Batsirai. Une opération de remorquage est décidée mais s’avère cependant impossible en raison de la forte houle (7 à 8 m), et le pétrolier s’échoue dans les récifs de roches volcaniques dans une zone extrêmement difficile d’accès.
Localisation de la zone d’échouement du Tresta Star (Google Maps)
  • 04.02.2022 : Tous les membres d’équipages sont secourus. La préfecture précise que le Tresta Star ne transportait pas de marchandise et contenait moins de 8 000 litres de gazole de propulsion (léger et volatile). La « majorité de ce carburant devrait se disperser sans risque majeur pour l’environnement ».
  • 07.02.2022 : L’armateur du navire est mis en demeure de le « retirer et prévenir toute atteinte à l’environnement » lequel a désigné un salvage master chinois (responsable des opérations de sauvetage), une équipe de 11 personnes est arrivée sur place ainsi que deux remorqueurs afin de procéder aux opérations.
  • 17.02.2022 : Deux nappes de pétrole (50 m sur 2,5 km de long), provenant du Tresta Star sont repérées, et des moyens de dépollution sont en route selon la préfecture. Ce déversement correspondrait aux résidus « impompables » qui restaient à fond de cale. La météo est toujours très mauvaise et empêche toute intervention dans cette zone où la navigation est très compliquée. La préfecture décide de déclencher le plan POLMAR Terre.
  • 01.03.2022 : Nouvelle opération de dépollution débute sur un site très touristique du littoral de Sainte-Rose où ont été repérées des boulettes de fioul. Suite à trois mises en demeure de l’armateur, propriétaire du bateau et l’absence de réponses concrètes des assureurs du navire, le Préfet de La Réunion, active les moyens de l’Etat (POLMAR terre) :
    • demande de support en mer du Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM), le Champlain, sur zone : traitement de la nouvelle nappe découverte avec du dispersant ou récupérer les hydrocarbures avec un chalut, selon l’état de la mer ;
    • mandatement d’entreprises locales pour réaliser les opérations nécessaires à la réduction ou la suppression du risque de pollution générée par l’épave : évacuation de ce qui peut l’être par hélicoptère et pompage des cales inondées les unes après les autres.
  • 07.03.2022 : Un nouveau déversement de fioul de l’épave du Tresta Star est constaté, une nappe brune s’étend autour du navire sur plus d’un kilomètre
    • Selon la préfecture, cette nouvelle pollution résulte d’une brèche dans la cloison d’une cale qui contenait encore de l’eau mazouteuse, malgré des opérations de pompage et de dépollution entamées, quelques jours après l’échouement.

Causes de l’accident

  • Le navire s’est échoué suite à une perte de puissance et aux mauvaises conditions de mer, au cœur du passage du cyclone Batsirai dans l’océan Indien. La présence de ce navire aussi proche des côtes au cours de cet épisode météorologique pourtant connu 72 heures en amont interroge.
  • L’absence de réactivité de l’armateur mauricien, tant dans la phase précédent l’échouement que dans les opérations de secours ainsi que le manque d’expérience de l’équipage sont des facteurs potentiellement aggravants qui sont en cours d’investigation par le BEA mer.

Type de pollution

  • Pollution par hydrocarbure : déversement du fioul de propulsion du navire (au maximum 8 000 L) sur une zone très difficile d’accès et présence de boulettes de fioul sur le littoral dans un rayon de plus de 25 km autour de l’épave.

Principaux enjeux

Environnementaux

  • Atteinte des milieux naturels marins et littoraux (faune et flore)
  • Risque de déversement supplémentaire d’impompables et surtout le risque de dislocation de l’épave sont des enjeux considérables

Economiques

  • Coûts pour l’Etat importants en raison du lieu de l’échouement ainsi que la complexité des opérations de pompage, sans parler des opérations à venir pour libérer le littoral de l’emprise du navire encore encastré dans les roches volcaniques.

Juridiques

  • Procédures de recouvrement des coûts seront certainement longues et complexes avec un armateur peu fiable et peu solvable.
  • Procédures en cours de la part des Etats français et mauricien pour déterminer le niveau de responsabilité de l’armateur, du capitaine du navire et de l’Etat du pavillon.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Rappelle que les côtes françaises, en outremer tout comme en métropole, restent vulnérables aux pollutions engendrées par le transport maritime, aggravé par les phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes en raison du changement climatique.
  • La détermination des responsabilités entre l’Etat français et l’armateur pose question : il aura fallu plus de dix jours à l’État pour déclencher le plan POLMAR et engager des moyens de dépollution suite aux mises en demeures infructueuses auprès de l’armateur.
  • Les déclarations rassurantes de l’État au lendemain de l’accident interrogent sur l’analyse initiale des risques et la mise en place effective de moyens proportionnés au risque de pollution. Les suites juridiques de cet accident seront intéressantes à suivre pour Vigipol, d’autant plus que cet évènement s’est produit sur le littoral français.
  • Le devenir de l’épave est aujourd’hui un enjeu majeur dans la gestion de cet accident et la phase de « retour à la normale ». Les options techniques, la prise en charge financière, le calendrier ainsi que les conséquences environnementales des opérations de retrait de l’épave sont autant d’interrogations auxquelles des réponses rapides doivent être apportées. La gestion de l’épave du Tresta Star s’installera probablement dans la durée, avec des opérations de démantèlement complexes.
  • Les conséquences auraient pu être plus dramatiques encore si les cales du pétrolier avaient été pleines : Quelles actions auraient alors pu être prises par l’Etat ? par l’armateur ? Force est de constater que les opérations de dépollution ont été fastidieuses pour pomper le peu fioul de propulsion présent à bord du Tresta Star. Si les cales avaient été pleines, cela aurait très probablement engendré une pollution d’ampleur et aux conséquences désastreuses sur le littoral sensible de l’île de la Réunion.

Pour plus d’informations :

Incendie et naufrage du Felicity Ace (au large des Açores)
Février 2022

Rappel des faits

  • 16.02.2022 : Un incendie se déclare à bord du Felicity Ace, transporteur de voitures chargé de 4 000 véhicules de luxe pour un montant estimé à plus de 155 millions de dollars) alors qu’il fait route d’Emden (Allemagne) vers North Kingston (côte Est des Etats-Unis). Envoi d’un signal de détresse suite à un début d’incendie constaté dans une des cales.
  • 18.02.2022 : Les 22 membres d’équipage sont secourus et sont sains et saufs sous la supervision de la marine Portugaise. L’armateur du navire mandate la société Smit Salvage pour organiser les opérations de sauvetage du navire et mobiliser des moyens de remorquage adéquats. Deux remorqueurs sont ainsi affrétés et arrivent respectivement sur zone le 21 février et 23 février.
  • 21.02.2022 : Le navire est stable et aucune pollution n’est constatée même s’il est gravement endommagé par les flammes. L’incendie s’est propagé dans les ponts garages et a brûlé la coque sur toute sa longueur.
  • 24.02.2022 : Hélitreuillage par l’armée de l’Air portugaise d’une équipe de sauvetage à bord du roulier et passage d’une remorque avec le remorqueur Bear. Accompagnement du convoi par trois autres remorqueurs (ALP Guard, Dian Kingdom et VB Hispania) et un patrouilleur de la Marine portugaise, le Setúbal.
  • 01.03.2022 : La Marine portugaise et MOL annoncent que le navire a sombré durant son remorquage (perte de stabilité) par 3 000 mètres de fond au large de l’archipel des Açores à environ 25 miles nautiques (46 km) de la ZEE portugaise.  La Marine indique avoir observé « quelques débris et une petite nappe de résidus huileux » ensuite « dispersés par les jets d’eau des remorqueurs ». La surveillance de la zone se poursuit grâce à un avion de la Marine et le patrouilleur Setúbal de la Marine portugaise.

Causes de l’accident

Bien que la phase d’investigation soit toujours en cours, les premiers éléments indiquent que des batteries au lithium (issues des véhicules transportés par le Felicity Ace) pourraient être à l’origine du sinistre.

Type de pollution

  • Pollution atmosphérique : fumée de l’incendie du navire
  • Pollution chimique du milieu marin suite au naufrage du navire et de l’ensemble de sa cargaison par 3 000 m de fond (4 000 véhicules)
  • Pollution par hydrocarbures : fioul de propulsion du navire

Principaux enjeux

Environnementaux

  • Dégradation des milieux naturels marins
  • Intoxication de la faune et de la flore marine

Economiques

  • Pour les propriétaires des 4 000 véhicules de luxe transportés : des estimations complémentaires de la société d’analyse Russell mentionnent une merchandise à bord d’une valeur de 438 millions de dollars dont 401 millions de dollars de voitures (155 millions de dollars pour le seul groupe Volkswagen).

Juridiques

  • Enquête pour déterminer les causes de l’incendie et confirmer ou non si le feu s’est déclenché à partir de batteries lithium-ion équipant des véhicules transportés. 
  • Le navire ayant sombré dans les eaux internationales par 3 000 m de fond, il est probable qu’aucune action immédiate ne soit engagée. Pour autant, le navire ainsi que sa cargaison demeurent une source de pollution importante et des rejets ne sont pas à exclure. Ils seront d’autant plus complexes à identifier qu’aucun Etat ne va assurer la surveillance de la zone.
  • Une probable bataille assurentielle s’ouvrira pour déterminer la ou les personnes responsables de dédommager les propriétaires des marchandises coulées.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Mise en lumière des risques d’incendie à bord des navires rouliers et des faibles moyens disponibles pour lutter contre ce type de sinistre
    • Comme ce fut déjà le cas à plusieurs reprises sur des événements de ce type, le risque de combustion spontanée des batteries au lithium semble à l’origine du sinistre. Ces dernières sont capables de reprendre feu quelques semaines après avoir été éteintes, et dégagent un flux thermique extrêmement important et une chaleur intense dépassant 1000 °C ;
    • Le risque de pollution engendré par ces batteries récentes au lithium reste largement méconnu, notamment le comportement de ces composants dans un environnement sous-marin et l’impact potentiel sur l’écosystème marin.
  • Enfin, la trajectoire du Bear, en charge du remorquage du Felicity Ace interroge sur une éventuelle décision d’éloigner l’épave le plus possible de l’archipel des Açores. Au moment du naufrage, le navire se trouvait à peine à 46 km à l’extérieur de la Zone Economique Exclusive portugaise. La gestion de la pollution engendrée par ce navire et sa cargaison qui gît aujourd’hui à plus de 3 000 m de fond reste sans réponse à ce jour.

Pour plus d’informations :

Perte de quatre conteneurs du Wec Van Eyck (Nord du DST d’Ouessant)
Février 2022

Rappel des faits

  • 16.02.2022 : Le Wec Van Eyck, battant pavillon chypriote, en provenance de Londres et à destination de Bilbao (Espagne), alors à 42 milles nautiques au Nord – Nord-Ouest d’Ouessant, signale au CROSS Corsen la perte de 4 conteneurs à la mer :
    • Le CROSS engage un avion des Douanes pour évaluer la situation : confirme la stabilité du navire et de son chargement, pas de localisation des conteneurs perdus en mer.
    • La préfecture maritime de l’Atlantique émet un AVURNAV pour appeler à la vigilance en mer
  • 17.02.2022 : Second vol de surveillance au cours duquel deux des quatre conteneurs perdus sont relocalisés à 59 km au Nord d’Ouessant. La préfecture maritime de l’Atlantique met l’armateur en demeure :
    • de faire cesser le danger pour la navigation 
    • de procéder à la récupération des deux conteneurs à la dérive 
    • de relocaliser dans les meilleurs délais les deux autres conteneurs perdus 
  • Entre le 25 février et le 1er mars : échouages importants de produits du groupe Lidl sur la côte Ouest du Cotentin et les plages des îles anglo-normandes (Guernesey et Jersey), de nombreux signalements sont faits sur les réseaux sociaux et auprès du CROSS Jobourg.
  • 02.03.2022 : L’association ANSEL informe Vigipol de signalements sur leur page Facebook (« Réseau d’Observation d’Echouage de Déchets en Atlantique ») d’arrivages importants de marchandises diverses (déodorants, brosses à dents, désodorisants WC, gâteaux apéritifs, etc.) en très bon état sur la même zone.
    • Vigipol prend alors contact avec le CROSS Jobourg pour alerter et connaître l’origine de cette pollution ainsi que les mesures appropriées ;
    • Le CROSS Jobourg confirme que la marchandise provient bien des quatre conteneurs perdus en mer par le Wec Van Eyck et que les conteneurs sont toujours en cours de relocalisation. Il n’y a pas de produits dangereux dans les conteneurs. Trois des quatre conteneurs perdus ont été relocalisés ce jour par un avion Falcon 50 de la Marine nationale.
  • 03.03.2022 : Le bâtiment de soutien et d’assistance Argonaute, affrété par la Marine nationale, appareille pour prendre en remorque les conteneurs à la dérive, qui sont ensuite remorqués vers la rade de Cherbourg.
  • 04.03.2022 : Réponse de Lidl France suite aux sollicitations de l’association ANSEL et de Barbara Pompili, Ministre de la Transition Ecologique sur Twitter :
Capture du tweet de Lidl France en réponse aux nombreux arrivages
  • 06.03.2022 : Arrivée du convoi « Argonaute + conteneurs » à Cherbourg :
    • Le traitement des conteneurs sera intégralement pris en charge par l’armateur ;
    • Deux conteneurs contiennent de la glycérine (déposés directement à quai) tandis que le troisième contient du gaz réfrigérant liquéfié, inerte dans l’eau (placé en attente au coffre de la Marine nationale dans la rade de Cherbourg avec une interdiction de navigation de 250 m autour de celui-ci pour éviter tout risque de collision).

Causes de l’accident

La perte de conteneurs est certainement due aux mauvaises conditions de navigation liée à la tempête Eunice (Vent de secteur Ouest de force 6 – Mer 6 (forte). En effet, en cas de conditions de navigation difficiles, les rangées de conteneurs peuvent être déstabilisées et se détacher sous l’effet du « roulis » paramétrique.

Type de pollution

  • Pollution plastique : l’un des conteneurs perdu en mer s’est probablement ouvert en déversant ses marchandises en plastiques (qui ont ont dérivé vers les côtes situées entre l’Ouest Cotentin et les îles anglo-normandes. Il est probable que le conteneur ait ensuite coulé.
  • Pollution chimique du milieu marin suite au déversement des produits contenus dans les marchandises et notamment les produits d’hygiène et d’entretien (déodorants, démaquillants, désodorisants WC, etc.).

Principaux enjeux

Environnementaux

  • Dégradation des milieux naturel
  • Intoxication de la faune qui peut ingérer les déchets plastiques

Economiques

  • Coût pour les communes qui doivent ramasser et récupérer les marchandises échouées (souvent déposées dans les bacs à marée par les particuliers) et le surcoût lié au traitement des déchets collectés
Signalements sur Facebook d’un échouage important de produits Lidl sur les côtes du Cotentin et des îles anglo-normandes, Février-Mars 2022 (Page Facebook « Réseau d’Observation d’Echouage de Déchets en Atlantique »)

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Cet incident rappelle que les pertes de cargaison sont toujours d’actualité au large des côtes. La Manche est une zone de navigation qui peut être parfois difficile (météo, houle, densité du trafic, etc.).
  • Il montre aussi qu’un déversement de cargaison loin des côtes (ici à près de 70 km d’Ouessant) a un impact beaucoup plus important puisque les échouements concernent une zone très étendue (ici des côtes du Cotentin aux îles anglo-normandes).
  • En fonction du type de marchandises transportées (produits chimiques explosifs, matériels de santé usagers, etc.), les risques peuvent être plus ou moins grands pour la santé de la population et des intervenants, pour l’environnement ou encore pour les activités.
  • Il met en évidence l’intérêt de mettre en réseau des acteurs amenés à constater des arrivages en mer et/ou sur le littoral pour identifier des pollutions en cours. Dans le cas présent, les échanges entre l’ANSEL et Vigipol ont permis de recouper les signalements de particuliers publiés sur les réseaux sociaux, d’échanger avec le CROSS Jobourg, d’identifier l’origine de la pollution et de faire une estimation de l’ampleur du phénomène.

Pour plus d’informations :

Incendie à bord de l’Euroferry Olympia (Grèce)
Février 2022

Rappel des faits

  • 18.02.2022 : Le ferry de la compagnie italienne Grimaldi, en route pour Brindisi en Italie s’embrase à l’aube, deux heures après son départ du port grec d’Igoumenitsa, avec 290 personnes, dont 51 membres d’équipage, enregistrées à bord. Il transporte 153 camions, 32 voitures, 290 passagers (dont 51 membres d’équipages). Par ailleurs le navire transporte 800 m³ de fioul dans ses soutes et 23 tonnes de « produits dangereux corrosifs », selon le ministère italien de l’Environnement.
  • 19.02.2022 : Les sauveteurs luttent contre l’incendie qui fait rage sur le navire depuis 24 heures à 50 km au large de l’île grecque de Corfou. Aucune intervention à bord n’est possible en raison des forts vents qui attisent le brasier et des explosions sporadiques à bord. Aidés d’un hélicoptère, d’une frégate, de six remorqueurs et d’un vaisseau de lutte contre les incendies, plongeurs et pompiers quadrillent la zone de la catastrophe, espérant retrouver douze chauffeurs-routiers qui manquent à l’appel.
  • 23.02.2022 : L’incendie est éteint à bord du navire. Ce dernier est pris en remorque sur 230 km et emmené à quai au port d’Astakos, sur la côte Sud-Ouest de la Grèce.
  • 25.02.2022 : Le bilan est de 8 morts et 3 disparus selon les garde-côtes grecs. Parmi les 281 rescapés – 230 passagers et 51 membres d’équipage – figurent aussi deux migrants afghans qui n’étaient pas été enregistrés sur la liste des passagers, laissant craindre que d’autres personnes aient pu embarquer sans être recensées. Aucune pollution n’est constatée en mer suite à l’incendie.

Causes de l’accident

Selon la compagnie et plusieurs sources concordantes, l’incendie serait parti d’un camion, dans une cale réservée aux véhicules. Le ferry transportait 153 camions et 32 voitures, selon le groupe Grimaldi. Par ailleurs, le navire avait passé avec succès une visite de contrôle le 16 février 2022.

Type de pollution

  • Pollution atmosphérique : fumée de l’incendie.

Principaux enjeux

Humains

  • Le bilan humain est dramatique avec 8 morts et 3 disparus. Il aura fallu six jours pour maîtriser l’incendie et ramener le navire à quai et plus encore pour renseigner le bilan humain.

Environnementaux

  • Aucune pollution n’a officiellement été reconnue suite à l’incendie. Le navire ayant pu être remorqué jusqu’au port, les opérations de démantèlement vont pouvoir débuter.

Juridiques

  • Le capitaine et deux ingénieurs de l’Euroferry Olympia ont été arrêtés et présentés devant le Procureur, qui a déjà ordonné une enquête préliminaire pour déterminer les causes de l’incendie et déterminer les suites judiciaires.
  • La famille du routier grec, première victime de l’incendie, a porté plainte contre la compagnie italienne Grimaldi, propriétaire du ferry, « tenue responsable » de l’incendie, a indiqué leur avocat.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Cet accident soulève une nouvelle fois des questions en matière de respect des réglementations de navigation en vigueur. En effet, les premiers éléments de l’enquête établissent que plusieurs passagers (chauffeurs, migrants) se trouvaient dans les garages au moment de l’incendie alors que cette partie du bateau est interdite tout au long de la traversée. Des suspicions de surchargement sont aussi formulées à l’encontre de l’entreprise Grimaldi.
  • Enfin, une nouvelle fois un navire de la flotte Grimaldi subit un incendie majeur, après le Grande America en mars 2019 et le Grande Europa en mai 2019. Les autres navires de la flotte sont donc particulièrement à surveiller.

Pour plus d’informations :

Fuite d’hydrocarbures au niveau du terminal flottant de la raffinerie de La Pampilla (Pérou)
Janvier 2022

Rappel des faits

  • 15.01.2022 : L’accident intervient lors du déchargement du pétrole brut. Alors que le supertanker Mare Doricum est amarré à un appontement de la raffinerie de La Pampilla, au Nord de Lima, il subit une forte houle, conséquence de la récente éruption volcanique aux îles Tonga. Les mouvements du navire entraînent une fuite au niveau de la ligne de chargement. Le volume perdu est estimé à 6 000 barils (un peu moins de 1 000 m3).
  • 21.01.2022 : le Gouvernement péruvien déclare 90 jours « d’urgence environnementale » pour la zone côtière touchée.
  • 24.01.2022 : les autorités péruviennes font appel à l’assistance internationale, en sollicitant le conseil d’experts. Une équipe d’experts internationaux coordonnée par l’ONU est déployée du 25 janvier au 8 février pour appuyer le Gouvernement péruvien[1]. La justice péruvienne ouvre une enquête pour pollution environnementale contre les responsables de la raffinerie qui risquent jusqu’à 34,5 millions de dollars d’amende. [1] Rapport disponible : Peru: Environmental Emergency – After the Spill (as of 24 February 2022) (reliefweb.int)
  • 26.01.2022 : une deuxième pollution survenue dans la même raffinerie et estimée à 8 barils (1 300 litres) s’est produite sur un oléoduc lors d’opérations de réparation.
  • 04.02.2022 : La compagnie pétrolière espagnole Repsol s’engage à terminer en mars les opérations de nettoyage des côtes péruviennes souillées. Le dispositif opérationnel atteint près de 3 000 personnes, dont 2 400 à terre, 500 en mer et 90 dans le centre lui-même selon Repsol. La même source indique que 32 % du pétrole a été récupéré.
  • Début mars : Le navire est toujours sous surveillance des garde-côtes péruviens et ne sera pas autorisé à reprendre la mer avant la fin de l’enquête en cours par les autorités.

Causes de l’accident

La houle provoquée par l’éruption sous-marine aurait engendré la rupture du pipeline reliant le navire et la raffinerie de la Pampilla. La raffinerie rejette la responsabilité de l’accident sur la forte houle présente en mer ce jour-là après la puissante éruption volcanique aux îles Tonga qui a provoqué un tsunami dans le Pacifique. Les responsables de Repsol affirment que les autorités maritimes péruviennes n’avaient pas émis d’alerte.

Type de pollution

  • Pollution aux hydrocarbures : pétrole brut.

Principaux enjeux

Humains

  • Le bilan humain est dramatique avec 8 morts et 3 disparus. Il aura fallu six jours pour maîtriser l’incendie et ramener le navire à quai et plus encore pour renseigner le bilan humain.

Environnementaux

  • Une surface de plus de 1 000 hectares (à terre et en mer) a été directement touchée par le déversement dont 512 hectares d’aires naturelles protégées abritant de nombreuses espèces directement impactées par la pollution
  • Plus de 50 km de linéaire côtier sont impactés
  • 21 plages touchées
  • mort de milliers de poissons et d’oiseaux marins

Economiques

  • cDes centaines de pêcheurs artisanaux au chômage ;
  • En plein milieu de l’été austral, le secteur touristique de la zone est également touché de plein fouet ;
  • Selon le Gouvernement péruvien, au moins 5 000 personnes (dont 2 000 pêcheurs) ont été directement touchées par le déversement accidentel du pétrole ;
  • Début février, le Ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, Roberto Sanchez, a évalué samedi les pertes économiques à plus de 50 millions de dollars, tous secteurs confondus.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • La multiplication des phénomènes climatiques extrêmes ces dernières années et leurs impacts de plus en plus violents doivent nous alerter sur les conséquences directes qu’un événement extrême au large des côtes françaises pourrait avoir sur des terminaux pétroliers ;
  • De nombreuses installations sensibles et polluantes sont présentes sur le littoral français et les conséquences d’une pollution majeure sur ces installations seraient extrêmement importantes. Cela rappelle le besoin de préparation et la mise en place de plans spécifiques prenant en compte ces risques émergents.

Pour plus d’informations :

Incendie à bord du Zim Kingston (Canada)
Novembre 2021

Rappel des faits

  • 22.10.2021 : un incendie se déclare à bord du porte-conteneurs sur 10 conteneurs. Le porte-conteneurs transporte plus de 52 tonnes de produits chimiques ce qui rend impossible la pulvérisation d’eau directement sur l’incendie.
  • 24.10.2021 : 16 membres d’équipages sont évacués. Seuls quelques personnels clés restent sur le navire.
  • 27.10.2021 : l’incendie est maitrisé avec la montée à bord de marins pompiers.
  • 29.10.2021 : la phase d’investigation commence avec la montée à bord des inspecteurs canadiens pour procéder à une inspection de conformité en matière de sécurité maritime. Les résultats sont en cours d’examen par le ministère des transports canadien.
  • 22.11.2021 : le Zim Kingston reste immobilisé au mouillage à Constance Bank, Victoria. La décision de procéder au transit sera déterminée par le capitaine du navire et le pilote maritime assigné par le Gouvernement de Colombie-Britannique.

Causes de l’accident

Les autorités canadiennes indiquent que la cause de l’incendie est encore indéterminée (vraisemblablement issu d’une combustion spontanée). Le foyer aurait été entretenu par des conteneurs de pneus.

Type de pollution

  • Pollution atmosphérique : fumée de l’incendie des conteneurs ;
  • Perte de 109 conteneurs en mer et dispersion des marchandises contenues (2 conteneurs de marchandises dangereuses -xanthate amylique de potassium-, réfrigérateurs neufs, des jouets, des chaussures, des tapis de yoga).

Principaux enjeux

Humains

  • Le bilan humain est dramatique avec 8 morts et 3 disparus. Il aura fallu six jours pour maîtriser l’incendie et ramener le navire à quai et plus encore pour renseigner le bilan humain.

Environnementaux

  • Perte de matières dangereuses dans l’environnement ;
  • 105 conteneurs non retrouvés qui ont très probablement coulé à proximité des côtes sauvages de l’île de Victoria avec leur contenu ;
  • Echouement de 4 conteneurs sur le rivage au niveau du Cape Scott (à 400 km au Nord-Ouest de la position du Zim Kingston), une zone sauvage isolée à la pointe Nord-Ouest de l’île de Vancouver ;
  • la cargaison s’est répandue sur le littoral dans une zone peu accessible ou les opérations d’hélitreuillage des déchets et débris sont complexes.

Economiques

  • Coût d’enlèvement des débris et déchets par hélitreuillage et de dépollution dans des zones difficiles d’accès très onéreux.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • L’accident du Zim Kingston, comme celui du X-press Pearl, n’est pas sans rappeler l’incendie qui s’était déclaré sur le Grande America en mars 2019 et qui avait engendré son naufrage à 300 kilomètres des côtes finistériennes.
  • Ces accidents ne sont pas rares et leurs conséquences sont désastreuses. La lutte contre un incendie à bord de navires de plus en plus grand et transportant toujours plus de substances dangereuses devient un enjeu majeur pour garantir la sécurité à bord et empêcher que ce type de catastrophe se reproduise.
  • Par ailleurs, l’accident du Zim Kingston rappelle combien il est important de solliciter rapidement l’armateur du navire pour assurer la prise en charge immédiate des opérations de dépollution. Dans le cas du Zim Kingston où les conteneurs se sont échoués dans des zones extrêmement difficiles d’accès qui nécessitent la mise à disposition de moyens aériens conséquents pour assurer l’enlèvement des débris ainsi que de nombreux moyens humains, les coûts de dépollution deviennent extrêmement onéreux et leur prise en charge par le pollueur devient alors cruciale car les communes littorales n’ont pas les moyens financiers et matériels pour assurer des opérations de cette ampleur.

Pour plus d’informations :

Fuite de l’oléoduc d’Amplify Energy Corp (Etats-Unis, Californie)
Septembre 2021

Rappel des faits

  • Dans la nuit du 01.10 au 02.10.2021 : un bateau stationné dans la baie de San Pedro notifie aux garde-côtes une nappe en surface. Ce n’est que le lendemain après-midi que l’origine de la fuite est identifiée en provenance d’un oléoduc d’Amplify Energy Corp. qui datent d’une quarantaine d’années et situé à environ 8 km de la côte, au Sud de Los Angeles (Californie).
  • 02.10.2021 au soir : les premiers arrivages d’hydrocarbure à la côte sont constatés sur la plage très touristique de Huntington Beach et s’étendent rapidement aux communes voisines de Laguna Beach et Newport Beach et jusqu’à la réserve écologique du Marais de Talbert au Sud :
    • Annulations par les autorités d’un spectacle aérien à Huntington Beach, du Pacific Airshow (le 2 et 3 octobre), évènement majeur qui draine des milliers de visiteurs, pour permettre un accès complet et sans entraves à l’environnement marin ;
    • Arrêt du tronçon de l’oléoduc supposé être à l’origine de la fuite : Cet oléoduc relie la plateforme pétrolière offshore « Elly » vers la station de pompage et de stockage de pétrole « Beta pump » située à Long Beach.     
  • 04.10.2021 : le Gouverneur de Californie, Gavin Newsom, proclame l’état d’urgence[1] dans le comté d’Orange pour faciliter les opérations d’urgence suite à l’arrivée du pétrole à la côte :
    • Les vents et les courants maintiennent une bonne partie des hydrocarbures en mer ; il faudra attendre le 15 octobre pour que plus aucune trace de pétrole ne soit constatée au large des côtes californiennes.

[1] La déclaration d’état d’urgence libère du personnel, de l’équipement et des installations de l’État pour aider à nettoyer le déversement et minimiser tout impact supplémentaire sur l’environnement. Il permet également aux organismes d’État d’acheter plus rapidement des matériaux, des biens et des services pour aider à la réponse et au rétablissement.

Causes de l’accident

Les garde-côtes déclarent que des plongeurs ont constaté qu’une section de 1 219 m du pipeline avait été « déplacée latéralement » d’environ 32 m. Elle est pliée « comme une corde d’arc », une ancre de navire pourrait avoir causée la brèche dans le pipeline (hypothèse toujours en cours d’investigation au 19 novembre 2021).

Dans leur communiqué du samedi 16 octobre, les garde-côtes déclarent qu’une enquête a déterminé que le porte-conteneurs MSC Danit pourrait être impliqué dans l’incident. « Lors d’un événement météorologique violent » qui a touché les ports de Long Beach et de Los Angeles en janvier 2021, il avait châssé sur son ancre et franchi à plusieurs reprises le pipeline.

L’impact aurait fait tomber un boîtier en béton du tuyau et l’aurait tiré de plus de 30 m, se pliant mais ne brisant pas la ligne, a déclaré le garde-côte en charge de l’enquête, Sondra Kay Kneen.

Type de pollution

  • Pollution aux hydrocarbures : L’écoulement est estimé à 530 000 litres, soit l’équivalent de 3 000 barils de pétrole. On estime que la nappe couvre une superficie de près de 34 km² et plus de 100 km de littoral ont été affectés.

Principaux enjeux

Environnementaux

  • plus de 100 km de littoral touchés dans les comtés d’Orange et de San Diego ;
  • Le pétrole s’est infiltré dans les marais de Talbert, Brookhurst et Magnolia sur une superficie de plus de 10 hectares ;
  • Une cinquantaine d’animaux, principalement des oiseaux et des poissons, ont été retrouvés morts depuis le déversement, bien que tous n’aient pas été visiblement mazoutés, selon le Oiled Wildlife Care Networ.

Economiques

  • Les villes de Newport Beach et Laguna Beach, aussi affectées par la pollution, ont toutes dû fermer l’accès à leur plage et interdire les activités de pêche (jusqu’au 11 octobre) ;
  • L’annulation du spectacle aérien ainsi que la fermeture des plages ont eu un impact économique non négligeable pour cette région littorale qui vit en grande partie du tourisme ;
  • Impacts sur les activités qui opèrent le long du littoral : écoles de surf, restaurants, tourisme et la pêche commerciale.

Juridiques

  • « Banzai Surf School » est la première structure à lancer une poursuite judiciaire contre Amplify Energy Corp. et ses filiales au nom des activités qui opèrent le long du littoral, y compris les restaurants, le tourisme et la pêche commerciale.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Le littoral français n’est pas directement concerné par le risque lié à l’extraction pétrolière à proximité des côtes. Cependant, les conséquences de l’intensification du transport maritime, notamment de matières dangereuses au large des côtes françaises reste une menace permanente.
  • Aux Etats Unis, les questions de responsabilités et compétences administratives entre les différents échelons territoriaux rendent extrêmement complexe l’évolution législative et règlementaire autour de l’exploitation pétrolière et complexifient d’autant les phases de gestion de crise post catastrophe, des opérations de secours jusqu’à l’indemnisation des victimes.
  • Cela renforce l’idée que la gestion des pollutions maritimes se doit d’intégrer une réflexion globale entre les différents acteurs territoriaux et nationaux, en mer comme à terre en vue de diminuer autant que possible l’exposition au risque en amont mais aussi d’assurer une complémentarité optimale des différents échelons d’acteurs impliqués dans la gestion d’une pollution maritime.

Pour plus d’informations :

Incendie et naufrage du X-Press Pearl (Sri Lanka)
Mai 2021

Rappel des faits

  • 20.05.2021 : un incendie de conteneurs se déclare à bord du X-Press Pearl[1], au mouillage près de Colombo (Sri Lanka). Ce porte-conteneurs transporte 1 486 conteneurs dont certains contiennent 25 tonnes d’acide nitrique, de la soude caustique et autres produits chimiques. L’incendie ne pouvant être maîtrisé, l’équipage et les 12 pompiers montés à bord sont contraints d’abandonner le navire, deux marins sont blessés.

D’importants moyens extérieurs d’assistance et de lutte contre l’incendie sont déployés par les autorités sri-lankaises et indiennes, dont un avion chargé de larguer un agent chimique d’extinction sur la cargaison en feu.

  • 25.05.2021 : malgré ces interventions, le X-Press Pearl est secoué par une explosion. Les intervenants ne peuvent contenir l’incendie. Le navire est ravagé par les flammes. Une pollution est à craindre sachant que les soutes contiennent environ 278 tonnes de fioul et 50 tonnes de gazole ainsi que plusieurs tonnes d’huile de réfrigération.
  • 27.05.2021 : persistance de l’incendie attisé par les vents forts entraînant la chute de nombreux conteneurs à la mer dont 8 conteneurs contenant des granulés de plastique.
    • Arrivages de déchets à la côte, sur près de 200 km à l’Ouest et au Sud de l’île et de millions de billes de plastique formant des couches allant jusqu’à 60 cm de haut.
    • Mobilisation de près de 1 000 militaires pour nettoyer les plages et interdiction de la pêche sur 80 km le long de la côte Ouest de l’île.
  • 02.06.2021 : perte totale du navire et déclaration d’avarie commune.

Malgré l’embarquement de sauveteurs à bord du X-Press Pearl pour fixer un câble de remorque, les efforts pour déplacer le navire vers des eaux plus profondes échouent.

Le navire est partiellement immergé après avoir touché le fond marin, ce qui laisse craindre un risque élevé de pollution.

  • 17.06.2021 : le navire coule. La partie arrière repose sur le fond par 21 m. Au moment de sombrer, de la fumée s’échappe encore des cales.

[1] Pavillon de Singapour – Propriété de l’armateur singapourien X-Press feeders – livré en février 2021 par le chantier Zhoushan Changhong international (Chine)

Cause de l’accident

Une fuite d’acide nitrique à bord du navire, détectée en mer d’Oman dès le 11 mai, serait à l’origine de l’incendie. Le capitaine avait alors contacté le port d’Hazira (Inde) et Hamad (Qatar), pour demander le déchargement des conteneurs d’où fuyait de l’acide, demande qui lui a été refusée[1] au motif qu’il n’y avait pas d’installation de traitement spécialisée ou d’expertise immédiatement disponibles pour s’occuper de l’acide.


[1] Sources : FleetMon Maritime News – Accidents – Mer & Marine – Gaël Cogné – 27 mai 2021

Type de pollution

  • Pollution plastique : échouage de débris divers ainsi que des millions de granulés de polyéthylène destinés à l’industrie de l’emballage provenant de 8 conteneurs tombés à la mer qui se sont retrouvés sur le littoral mélangées à du pétrole brulé.
  • Pollution chimique : Menace sérieuse pour les eaux peu profondes de cette région puisque des images aériennes ont montré une couche de substance verte recouvrant l’océan autour du navire. De plus, une forte inquiétude persiste concernant les 9 800 tonnes de résine époxy restés à bord du navire avec risque de circulation en mer s’il est sous forme liquide.

Principaux enjeux

Environnementaux

  • Plus de 53 000 sacs de déchets mélangés à du sable ainsi que 650 tonnes de billes de plastique qui ont été collectés
  • Plus de 80 km de côte sévèrement impactés par les arrivages de plastique
  • Echouement de 176 tortues de mer, 20 dauphins et 4 baleines probablement empoisonnés par les toxines libérées lors de l’incendie
  • Les autorités craignent des dommages à long terme sur la faune marine ainsi qu’au niveau du littoral sri-lankais

Economiques

  • Pollution de 80 km de plages touristiques, de zones de pêche en eaux peu profondes

Juridiques

  • Action en justice engagée contre l’armateur par les autorités du Sri Lanka au regard des atteintes à l’environnement provoquées par le déversement à la mer de produits toxiques et de la pollution de près de 80 km de plages touristiques, de zones de pêche en eaux peu profondes, d’écosystèmes fragiles de mangroves et de lagons, proches de Colombo.
  • Action devant la Cour suprême du pays par le Centre pour la justice environnementale (CEJ) qui dénonce le « pire désastre maritime » de l’histoire du Sri Lanka prenant pour cible le propriétaire du porte-conteneurs qui a brûlé au large de Colombo, mais aussi le Gouvernement qui aurait dû être en mesure, selon l’association, d’empêcher ce drame.
  • Les procédures engagées ont déjà permis le versement par l’exploitant du navire et ses assureurs d’une première indemnisation (environ 3 millions d’euros) pour indemniser les victimes dont environ 1,7 millions d’euros sont alloués aux pécheurs locaux. En parallèle, les négociations entre le Gouvernement sri-lankais et les assureurs se poursuivent sur la somme définitive de l’indemnisation.
  • Concernant l’enlèvement de l’épave, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) a demandé au propriétaire et assureurs du navire d’élaborer un plan de retrait du navire et de récupération des conteneurs en mer. Le 15 novembre 2021, le contrat d’enlèvement de l’épave est remporté par la compagnie de sauvetage maritime Shanghai Salvage.

Enjeux et intérêts pour Vigipol

  • Le X-Press Pearl n’était pas un « navire poubelle ». Cet accident majeur démontre une fois encore les limites opérationnelles, voire l’inadaptation des moyens de lutte-incendie spécifiques aux porte-conteneurs[1] et rappelle que les conteneurs ne sont pas des contenants autoextinguibles[2]. Ils révèlent au fil du temps leur capacité de destruction (incendies, explosions) par l’instabilité des produits qu’ils sont susceptibles de contenir et les dégâts collatéraux qu’ils peuvent engendrer.
  • Le caractère imprévisible et violent de ce type de sinistre, sa complexité, sont assimilables aux accidents technologiques en milieu industriel et dans le transport terrestre apparentés aux risques Seveso. Actuellement, force est de constater qu’aucune stratégie ni dispositif particulier de sécurité ne sont en mesure de répondre à ce type d’incendie, s’il n’a pas été rapidement maîtrisé.
  • Les incendies à bord des porte-conteneurs demeurent un des principaux sujets de préoccupation de Vigipol en raison, outre les dommages causés à l’environnement, des risques majeurs qu’ils représentent pour les populations si un tel sinistre devait se produire à proximité des côtes.
  • Ces dernières années, la procédure de déclaration d’avarie commune[3] est de plus en plus fréquemment utilisée suite à des accidents impliquant des porte-conteneurs. En effet, le volume et la valeur de la cargaison de ces navires géants entraînent des pertes financières conséquentes en cas d’événement de mer. Ce constat pose la question de la limite assurantielle concernant le transport conteneurisé.

[1] SOLAS (chapitre II-2) – Code IMDG et Convention STCW sur les normes de formation des gens de mer

[2] Gateway Containers – Brisbane : Tests effectués aux Pays-Bas (1973) – essais réalisés par l’US Coast Guard (1977) dans le cadre de la Convention CSC

[3] Selon le Comité d’assureurs maritimes et transports CESAM, l’avarie commune est une « règle propre au droit maritime qui a pour but de partager équitablement, entre les propriétaires du navire et de la cargaison, les dommages et dépenses résultant de mesures prises volontairement et raisonnablement par le capitaine pour le salut commun de l’expédition et qui ont eu un résultat utile ».

Pour plus d’informations :

Relargage de l’épave du Tanio
Mars 2021

Situation au 11 mars 2021

Depuis mi-octobre, plus d’une centaine d’oiseaux marins mazoutés se sont échoués sur les côtes bretonnes. Un tel phénomène s’était déjà produit l’hiver dernier. Comme l’an passé, Vigipol a demandé le concours des collectivités et des associations pour recenser le plus précisément possible ces oiseaux et disposer ainsi d’une vue globale de la situation et de son ampleur. Commel’an passé, les analyses réalisées par le Cedre ont identifié l’épave du Tanio comme cause de cette pollution.

Le pétrolier Tanio s’est cassé en deux le 7 mars 1980 au cours d’une forte tempête. La partie avant du navire a été remorquée vers le port du Havre tandis que la partie arrière sombrait à quelques 25 kilomètres au Nord de l’île de Batz (29). Cette épave gît depuis 40 ans par 80 mètres de fond sans causer de pollution signifi cative pendant de nom-breuses années.

191 oiseaux mazoutés échoués à la côte depuis le 11 octobre 2020

Avec 56 communes littorales touchées au 11.02.2021, le phénomène reste d’actualité.

  • 125 en Finistère (65%)
  • 51 en Côtes d’Armor (27%)
  • 12 en Morbihan (7%)
  • 3 dont le lieu de découverte est non précisé (1%)

Bien que la grande majorité des oiseaux échoués soient retrouvés vivants, plus de la moitié d’entre eux décède après leur prise en charge. Vigipol continue de recenser les oiseaux mazoutés échoués. Merci aux communes,
associations et particuliers de signaler tout oiseau mazouté retrouvé ou tout autre arrivage de polluant à la côte.

Marée noire de l’Erika, 20 ans après
Décembre 2019

Il y a tout juste 20 ans, le 12 décembre 1999, le pétrolier maltais Erika, brisé en deux, faisait naufrage à quelques dizaines de milles seulement au Sud de la Pointe de Penmarc’h. Sur les 31 000 tonnes de fuel lourd n°2 transportées par le navire, 20 000 se déversèrent en mer. Les 11 000 restant dans l’épave seront pompées entre juin et septembre 2000.

Le pétrole arriva à la côte le 24 décembre, funeste cadeau de Noël, souillant massivement plus de 400 kilomètres de côtes, du Pays Bigouden (29) à l’île d’Oléron (17). Au cours des premiers mois, des arrivages de pétrole parvinrent régulièrement à la côte, remettant la plupart du temps en cause les efforts de nettoyage déjà entrepris. Les opérations de nettoyage du littoral débutèrent immédiatement et se poursuivirent jusqu’à l’été 2002, tandis que le traitement des déchets dura jusqu’en août 2004.

Grande America : une illustration concrète au large de la Bretagne du risque d’incendie pointé par Vigipol
Mars 2019

Le 10 mars 2019 vers 20h00, le Ro-Ro/Container Ship italien Grande America, de 213 mètres de long, en provenance de Hambourg (Allemagne), à destination de Casablanca (Maroc) est victime d’un incendie de conteneurs dans le Golfe de Gascogne, à environ 142 milles dans le Sud-Ouest de la Pointe de Penmarc’h. 27 personnes se trouvaient à bord (26 membres d’équipage et un passager). L’équipage, évacué, est sain et sauf.

Le Préfet maritime de l’Atlantique met actuellement en œuvre tous les moyens nécessaires pour maîtriser cet incendie. Les conditions météorologiques sur zone sont dégradées.

Le navire est suffisamment loin des côtes pour ne pas constituer pour l’instant une menace pour les populations mais suffisamment proche pour que nous soyons concernés au premier chef.

Cet accident illustre malheureusement très concrètement le risque d’incendie à bord des porte-conteneurs que Vigipol a pointé ces derniers mois dans une analyse détaillée de Yannick Le Manac’h, membre du Pool Experts de Vigipol, et au sujet duquel Vigipol avait interpelé le Préfet maritime.

Point de situation le 12.03.19 à 18h00

Le Grande America a coulé cet après-midi à 15h26 par 4 600 mètres de fond, dans le Golfe de Gascogne, à 330 km environ des côtes françaises. Les risques liés à l’incendie sont donc désormais écartés.

Cependant, des inquiétudes demeurent quant à une éventuelle pollution des eaux autour de l’épave. Plusieurs centaines de conteneurs étaient transportés en pontée, certains contenant des produits dangereux. Une quinzaine de conteneurs sont tombés à l’eau peu avant le naufrage. D’autres pourraient également remonter en surface ou stagner entre deux eaux, des conteneurs frigorifiques en particulier. D’autre part, il conviendra de s’assurer qu’aucun déversement du fuel de propulsion du navire ne survienne. Vigipol reste donc vigilant sur la suite des événements.

Point de situation le 14.03.19 à 09h00 : Se préparer à gérer des arrivages à la côte

Lorsque le Grande America a coulé mardi 12.03 après-midi, il transportait 365 conteneurs (dont 45 de produits dangereux), 2 000 voitures et 2 200 tonnes de fioul lourd pour sa propulsion. Les survols de la zone conduits mercredi après-midi ont fait état d’une nappe d’hydrocarbures de 10 km de long sur 1 km de large. Le Préfet maritime a déployé sur zone des moyens de lutte antipollution mais les conditions météo actuellement très mauvaises entravent les possibilités de récupération du polluant en mer. Les prévisions de dérive sont en cours. La zone menacée pour l’instant serait la Charente-Maritime où de premiers arrivages d’hydrocarbures pourraient être constatés dimanche soir ou lundi.

Les côtes bretonnes ne sont pour l’heure pas menacées. Cependant, compte-tenu de la localisation de l’épave, toute la façade maritime est menacée à plus ou moins brève échéance, dans les semaines à venir, au gré des vents et des courants. En effet, il est possible qu’avec la pression les cuves du navire finissent par se fissurer, relâchant ainsi sporadiquement au fil du temps des hydrocarbures. Les Ouessantins se souviennent du Peter Sif. Quant aux conteneurs et aux marchandises qu’ils contiennent, une part errera sans doute en mer avant de venir s’échouer à la côte. Des arrivages sur le littoral semblent donc inéluctables à la fois de marchandises et/ou morceaux de conteneurs et de boulettes d’hydrocarbures pendant des semaines voire des mois. En cas d’arrivages épars et répétés, les communes littorales seront en première ligne.

Pollution en Pays d’Iroise (29), juin 2015

Le 2 juin 2015, Vigipol est alerté de l’arrivage de boulettes blanchâtres solides sur son littoral. Il s’avère que la pollution s’étend de Lampaul-Plouarzel à la baie d’Audierne. Vigipol s’est immédiatement mobilisé pour apporter son expertise et conseiller ses adhérents.

Le littoral de la Communauté de communes du Pays d’Iroise (CCPI) étant particulièrement touché, les services intercommunaux ont sollicité l’aide de Vigipol sur la conduite à tenir face à cet événement. Depuis lors, Vigipol assiste la communauté de communes dans la gestion de la pollution et est en lien permanent avec les services de l’État impliqués (préfecture maritime de l’Atlantique, préfectures du Finistère et des Côtes-d’Armor). Dans le cadre de sa mission de défense des intérêts de ses adhérents, Vigipol travaille en parallèle sur les questions juridiques et financières afin de conseiller au mieux les communes sur les outils à leur disposition.

Chronologie de la crise

Vendredi 5 juin 2015

La pollution est essentiellement concentrée sur le territoire de la CCPI. Les quantités de polluant recensées à Camaret et en baie d’Audierne restent, à ce jour, très limitées.

La Communauté de communes a décidé de prendre en charge le stockage, l’évacuation & le traitement des déchets. Des bennes sont mises à disposition des communes dans les déchetteries pour collecter les déchets ramassés.
Suite aux résultats des analyses du Cedre, les maires décident de lever les arrêtés de fermetures des sites et font procéder au nettoyage de leur littoral.

En parallèle, une reconnaissance aérienne a localisé une nappe de polluant en mer entre la Pointe de Penmarc’h et Le Guilvinec. De nouvelles zones risquent donc d’être polluées dans les prochains jours en Finistère sud. Cette menace est levée en fin de journée suite à un deuxième survol qui conclut à la probable dispersion de la nappe.

Les opérations de nettoyage des sites pollués réalisées par les communes ont permis de récupérer la grande majorité du polluant. Si aucun autre arrivage ne survient, seules quelques opérations ponctuelles de nettoyage seront nécessaires la semaine prochaine.

Rôle de Vigipol : Le Syndicat mixte continue à suivre les opérations conduites par la CCPI et travaille avec les services de la préfecture du Finistère sur l’opportunité d’activer les marchés zonaux et sur les possibilités d’accès au fonds POLMAR

Jeudi 4 juin 2015

Les résultats des analyses menées par le Cedre indiquent qu’il s’agit de paraffine. L’ARS signale que ce produit est de faible toxicité pour l’homme « sauf en cas de contact prolongé où des irritations de la peau seraient susceptibles d’apparaître ». L’ARS préconise de procéder au nettoyage du littoral avant d’autoriser à nouveau l’accès à celui-ci et de « porter une attention particulière au port de gants par les équipes en charge du nettoyage ». Le Cedre préconise quant à lui de « collecter le plus gros des arrivages à la main ».

Considérant l’étendue de la pollution et les volumes concernés, les services de l’État décident de s’impliquer dans la gestion de la crise dès le lendemain.

Rôle de Vigipol : Le Syndicat mixte poursuit sa mission de conseil auprès de la Communauté de communes du Pays d’Iroise (CCPI) et échange avec les autorités maritimes et terrestres sur les probables évolutions de la pollution.

Mercredi 3 juin 2015

Dans l’attente des résultats du Cedre, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a demandé aux maires des communes concernées de prendre un arrêté pour interdire l’accès au littoral à titre préventif. La Communauté de communes du Pays d’Iroise (CCPI) organise une reconnaissance des zones polluées. La pollution s’étend de Lampaul-Plouarzel au Conquet ; des traces de polluant sont également observées au large de la baie d’Audierne.

Rôle de Vigipol : La CCPI sollicite les conseils de Vigipol sur la conduite à tenir face à cet événement. Depuis lors, Vigipol conseille la communauté de communes sur la gestion de la pollution, en particulier en matière de préservation des intérêts des communes et de reconnaissance de la pollution.

Jeudi 4 juin 2015

Des arrivages de polluant sont signalés sur le littoral du Pays d’Iroise sous forme de « boulettes blanchâtres et solides ». Des prélèvements ont été effectués par les agents du Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI) et transmis au Cedre afin de déterminer la nature du produit et sa toxicité.

Rôle de Vigipol : Le Syndicat mixte est informé de cette pollution à 22h00.

Arrivages d’amas de tissu et de bidons d’acide phosphorique sur la côte Nord Bretagne
Mars 2016

En mars 2016, des arrivages de textile ont été signalés sur les côtes Nord du Finistère. Dix communes ont été touchées.

En parallèle, des bidons bleus de 20 litres contenant de l’acide phosphorique ont été trouvés entre Ploudalmézeau & Landéda. Il s’agit d’un produit dangereux car corrosif. Si vous en découvrez sur le littoral, prévenez immédiatement les pompiers et veillez à ce que personne ne s’en approche. Ne les manipulez en aucun cas à mains nues.

Pays d'Iroise : Ballots de tissus à Ploudalmézeau (Février 2016) - Vigipol

Les tempêtes sont propices aux pertes de cargaison. Si vous recevez d’autres types d’arrivages sur le littoral de votre commune, merci de nous le signaler à l’adresse : pollution@vigipol.org.