Un navire génère avant tout du risque par lui-même et pour lui-même
Un navire génère avant tout du risque par lui-même et pour lui-même : des risques internes au navire et d’autres liés à la navigation.
Le navire est aussi en constante interaction avec :
- son environnement : conditions météo, hauts fonds, écueils, littoral, etc.
- les autres activités en mer : autres navires de commerce, de pêche, de plaisance, éoliennes en mer, plateforme, etc.
- les activités à terre : population, activités portuaires et littorales, etc.
La densité du trafic et des activités maritimes au large de la pointe Bretonne
La densité du trafic et des activités maritimes au large de la pointe bretonne amplifie à la fois la possibilité qu’un événement dommageable survienne (aléa) et que des enjeux soient affectés ou détruits par celui-ci (vulnérabilité). Les risques résultent de la conjonction d’un aléa et d’une vulnérabilité. Ils peuvent interagir entre eux, s’amplifier et s’aggraver les uns les autres.
Les acteurs du monde maritime et du littoral, publics ou privés, œuvrent depuis des décennies pour réduire ces risques au travers de trois types de mesures :
- des mesures de prévention pour réduire la fréquence des accidents : DST, remorqueur, etc.
- des mesures de préparation pour limiter la gravité d’un accident lorsque celui-ci survient, et donc ses conséquences dommageables, c’est-à-dire les mesures à prévoir afin de mieux gérer la crise le moment venu : plan de secours, formation, exercice de crise
- des mesures de réparation pour restaurer le milieu naturel et les activités et obtenir une juste indemnisation des dommages en cas de pollution.
Quand un navire devient un obstacle à la navigation
En décembre 2002, percuté par le porte-conteneurs Karika, le Tricolor coule en quelques minutes par 30 mètres de fond dans le détroit du Pas-de-Calais, chargé de 2 862 voitures, 77 conteneurs et 1 990 tonnes de fioul lourd. L’épave est couchée sur le fond et affleure au ras de l’eau à marée basse, représentant ainsi un risque pour la navigation et une source potentielle de pollution. Les opérations vont durer 14 mois pour alléger l’épave, la découper et la relever.
D’importants moyens de balisage sont déployés autour de l’épave. Malgré tout, au fil des mois, deux navires s’encastrent dans l’épave du Tricolor tandis qu’une centaine d’accidents sont évités de peu. Cet exemple emblématique illustre le risque de suraccident dans les zones au trafic maritime très dense dès lors qu’un navire fait obstacle à la navigation. Une perte massive de conteneurs, a fortiori à proximité des côtes, pourrait avoir des conséquences analogues.